Quatrième de Couverture
Après avoir réussi à s’enfuir du Palais des Glaces, Kaz et ses compagnons se sentent invulnérables. Un revirement de situation va cependant changer la donne d’une partie mortelle que devront jouer les jeunes prodiges du crime. Alors que les grandes puissances Grisha s’organisent pour leur mettre la main dessus, Kaz imagine un plan, entre vengeance et arnaque, qui leur assurera la gloire éternelle en cas de réussite, et provoquera la ruine de leur monde s’ils échouent.
Mon avis
Kaz Brekker et ses acolytes ont réussi leur mission impossible : ils ont extrait Kuwei de l’imprenable Palais des Glaces. Seulement, leur commanditaire les a roulés et ne compte pas payer leur prime. Pire, il détient le Spectre. Déclencher la fureur de Brekker alors qu’une guerre se prépare dans les différents camps pour la tête de Kuwei n’est pas la meilleure façon de tirer son épingle du jeu. La Roi des voleurs n’a pas dit son dernier mot et les têtes n’ont pas fini de tomber.
La Cité corrompue, deuxième tome de la duologie Six of Crows, nous plonge plus profondément dans les rouages sombres et tordus de Ketterdam où tout s’achète, se vend, se marchande. Inej a été capturée par Van Eck qui a compris qu’elle pouvait être la faiblesse de Kaz Brekker. Mais celui-ci n’est pas seul, la totalité de l’équipe est prête à tout pour retrouver le Spectre, par tous les moyens possibles. Cette épreuve n’est que la première d’une longue série où Leigh Bardugo exploite une à une les failles de ses personnages. J’ai cru que l’autrice était déjà allée au cœur de l’essence de ses personnages dans le premier tome et je me suis trompée : dans ce tome, elle décortique leurs pensées, leurs émotions, elle épluche leur âme et les met sans cesse dos au mur. Elle tire d’eux le meilleur comme le pire et les rend plus humains que la plupart des personnages de fiction que j’ai croisées au fil de mes lectures. Certes, ils triomphent, mais pas sans y laisser des plumes. Ils paient chaque fois le prix de leurs victoires, avec une inflation constante, comme un miroir de cette ville où le commerce surpasse le reste. Certaines additions sont tout de même plus lourdes que d’autres, mais tout ne peut pas se finir dans l’allégresse au sein d’un tel monde.
Six of Crows a été un véritable coup de cœur jusqu’au bout, une réelle bouffée d’air euphorisante après une panne lecture qui m’a permis de retrouver le feu sacré. Cette saga fait clairement partie de celles que je relirai un jour, avec grand plaisir. Je ne regrette pas d’avoir découvert le Grishaverse avec cette duologie même si la lecture de la trilogie grisha ensuite m’a semblé un peu fade : Six of Crows m’a permis d’adhérer illico à l’univers. Je regrette juste de ne pas pouvoir redécouvrir un jour complètement l’histoire : il y a des livres comme ça que l’on voudrait toujours revivre comme la première fois.
« Elle prit une respiration vacillante. Les mots déferlèrent tels des coups de feu, rapides et brusques, comme si elle ne supportait pas d’avoir à les prononcer.
– Je n’étais pas sûre que tu viendrais.
Kaz ne pouvait pas le reprocher à Van Eck. C’est lui qui avait fait naître le doute chez la jeune fille avec toutes ses paroles glaciales et ses petites cruautés.
– Nous sommes tes coéquipiers, Inej. On ne laisse pas les nôtres à la merci d’un rebut de mercurien.
Ce n’était pas la réponse qu’il aurait voulu lui donner. Et sûrement pas celle qu’elle aurait voulu entendre.
Quand elle fit volte-face, ses yeux rayonnaient de colère.
– Il allait me briser les jambes, répéta-t-elle, son menton levé, sa voix tremblant. Serais-tu venu s’il l’avait fait, Kaz ? Si je n’avais plus été en mesure d’escalader les murs ou de monter au sommet d’une corde ? Si je n’étais plus le Spectre ?
Dirtyhands, non. Le garçon qui pouvait les sortir de là, récupérer leur argent, les maintenir en vie, l’aurait juste achevée pour abréger ses souffrances et aurait continué sa route sans se soucier de ce qu’il avait perdu.
– Je serais venu te libérer, assura-t-il, et il le répéta en voyant le regard dubitatif de la jeune fille. Je serais venu et si je n’avais pas pu marcher, j’aurais rampé pour toi. Et même si tu avais été totalement brisée, on aurait continué à se battre ensemble. Tu aurais perfectionné ton lancer de couteaux, ton maniement des armes à feu. Parce que c’est ce qu’on sait faire. On n’arrêtera jamais de se battre. »
Les avis des Accros & Mordus de Lecture