On dirait une recette de cuisine, n’est-ce pas? C’est tout à fait ça. L’antidote à la mini-déprime post-Berlin.
Ingrédients :
Deux plaques de Galak, même si Oum le dauphin a disparu de l’emballage il y a longtemps, ce qui est une honte ;
Un livre en allemand acheté à l’aéroport de Berlin, Viva Polonia de Steffen Möller, dans lequel l’auteur raconte sa vie de travailleur immigré à Cracovie, et dont la couverture horrible m’a fait rire. Tenter de lire en VO allemande est évidemment une façon de me prouver que JE PEUX LE FAIRE (comme certaines consœurs blogueuses incroyablement germanophiles, ici Mo, là Agnès), afin de préparer le jour où je ferai définitivement mes bagages pour mon paradis teuton ;
Un guide Lonely Planet sur Berlin qui traîne en évidence dans le salon, histoire de se dire qu’on y retournera très vite, chaque fois qu’on passe devant. D’ailleurs, connaissez-vous cette polémique incroyable? Le journaliste Thomas Kohnstamm, auteur du guide Lonely Planet sur la Colombie, a avoué en avril 2008 qu’il n’avait jamais mis les pieds dans le pays. Apparemment, l’éditeur ne le payait pas suffisamment pour faire le voyage ; Kohnstamm aurait donc rédigé le guide en se servant d’informations recueillies auprès d’une jeune stagiaire au Consulat de Colombie, avec laquelle il avait eu une liaison. Or, Kohnstamm a participé à la rédaction d’une douzaine d’ouvrages chez Lonely Planet ; ce qui jette un discrédit certain sur l’activité du célèbre éditeur de guides touristiques. Ce dernier s’était pourtant taillé une belle réputation d’outsider dans son domaine. Etudiants en goguette, bobos, intellos, sans-le-sou cultivés, amateurs de curiosités et détracteurs du pittoresque ne jurent plus que par ces pages. Kohnstamm, toutefois, jure n’avoir inventé aucune adresse dans les guides dont il est l’auteur. Et si ses sources ne sont pas toujours directes, du moins est-il apparemment parfaitement bien renseigné, puisqu’un examen de ses travaux a permis de démontrer qu’ils ne contenaient aucune information erronée. Quoiqu’il en soit, la polémique est bien là. A quel guide se fier? C’est bien beau de vouloir vadrouiller sac au dos, nez au vent, mais lorsqu’on se trouve catapulté au beau milieu d’une culture qui nous est parfaitement étrangère, n’est-il pas agréable de pouvoir feuilleter quelques renseignements solides sur la langue, les coutumes, les lieux les plus intéressants à découvrir…? Vous imaginez-vous paumé au Népal sans être capable de répondre aimablement que non, vous êtes végétarien, vous ne mangez pas d’yeux de mouton? Tâche ardue.
Maintenant que vous avez tous les ingrédients de l’antidote à la mini-déprime post-Berlin, vous pouvez procéder à l’exécution de la recette :
Bouffez les deux plaques de Galak, passez la soirée à vous éreinter les yeux en essayant de déchiffrer de l’allemand, et regardez votre Lonely Planet de haut en vous disant que vous n’en avez plus besoin depuis longtemps. Puis, laissez mijoter, allumez la télé et digérez votre chocolat blanc hyper sucré devant un documentaire sur Knut, le célèbre petit ourson polaire du zoo de Berlin, qui est devenu grand, gris et moche avec l’âge (a-t-on idée aussi d’appeler un ourson du nom d’un écrivain norvégien à moitié fou*?)
Regardez-moi ce clip d’un kitsch monumental, là. Si ça ne soigne pas votre déprime, je me jette dans la Seine.
* Knut Hamsun, écrivain norvégien, 1859-1952, auteur entre autres de “Faim“, “Mystères“, et “Pan“.