La quatrième de couverture :
1885 : comme chaque année, à la Salpêtrière, se tient le très mondain « bal des folles ». Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires. Cette scène joyeuse cache une réalité sordide : ce bal « costumé et dansant » n’est rien d’autre qu’une des dernières expérimentations de Charcot, adepte de l’exposition des fous.
Dans ce livre terrible et puissant, Victoria Mas choisit de suivre le destin de ces femmes victimes d’une société masculine qui leur interdit toute déviance et les emprisonne. Parmi elles, Geneviève, dévouée corps et âme au célèbre neurologue ; Louise, abusée par son oncle ; Thérèse, une prostituée au grand cœur qui a eu le tort de pousser son souteneur dans la Seine ; Eugénie enfin qui, parce qu’elle dialogue avec les morts, est envoyée par son propre père croupir entre les murs de ce qu’il faut bien appeler une prison.
Un hymne à la liberté pour toutes les femmes que le XIXe siècle a essayé de contraindre au silence.
L’auteure trousse avec élégance cette affolante histoire. Fabienne Pascaud, Télérama.
Un roman historique singulier et engagé. Hubert Artus, Lire.
Prix Renaudot des Lycées 2019.
Prix Première plume 2019.
Ce que j’en pense :
Ce roman est assez court, mais plutôt intéressant et au final, point n’est besoin de s’étaler sur 769 pages pour écrire une histoire qui bien qu’elle se déroule en 1885 a comme un goût très (trop ?) actuel.
C’est une lecture que j’ai faite à la suite de ma fille cadette de 17 ans. C’était sympa de pouvoir échanger ensuite sur nos impressions qui convergeaient dans le même sens.
Tout comme elle, j’ai trouvé l’écriture très agréable.
Dans l’ensemble, c’est assez bien documenté, réaliste et crédible sans tomber dans le document qui pourrait être plus ennuyeux.
Les personnages sont variés, humainement attachants ou pas du tout d'où le fait que nous avons trouvé que c'était bien écrit car sinon nous n'aurions pas autant eu d'attraction ou de répulsion face à certains.
Le trait de la domination patriarcale n’est pas grossi, il est juste révélateur de son importance à l’époque de l’intrigue. Il nous paraît certainement révoltant, mais on ne peut que se féliciter des avancées gagnées de hautes luttes depuis. Après rien n'est jamais totalement acquis donc ne jamais baisser complètement la garde. Ce livre n'est pas féministe au sens militant du terme, il parle des femmes, de leur histoire à travers des faits établis, c'est un peu différent et cela le rend plus accessible à tous.