Henry Wilkes, ancien inspecteur, a pris il y a bien longtemps sous son aile Billy Bennett, un gamin des rues. Maintenant devenu policier, Bennett va se marier avec sa bien-aimée Rose et intégrer la belle société londonienne. Evidemment, tout serait trop simple si un cadavre ne s'invitait pas à la fête. L'affaire ne leur est pas confiée. Mais il leur est trop difficile d'en rester éloignés: un cadavre au mariage d'un policier, pensez! Les choses se compliquent lorsque l'inspecteur en charge de l'affaire ne leur inspire que méfiance, et qu'un de leurs amis se trouve un petit peu trop impliqué.
J'aime beaucoup les romans policiers historiques. Ici, on nous plonge dans le Londres victorien, une époque riche en mystère et en bas-fonds, chère à Sherlock Holmes, Jekyll et Hyde et autres éventreurs. Vous l'aurez compris: c'est dans cet esprit que le roman est écrit et on sent toute l'affection que l'autrice a pour cette ville iconique, ainsi que pour les prémisses de la police modernes qui s'y déploient.
C'est le troisième et dernier opus consacré à ce duo d'enquêteurs, mais je n'ai pas franchement été gênée pour le lire indépendamment car les personnages sont bien campés dès le départ: la scène du mariage de Bennett, où il se sent lui-même en décalage, attire beaucoup de sympathie pour ce garçon au langage encore marqué par ses origines, mais sacrément attachant et surtout, drôlement efficace dans ses enquêtes. Quant à Wilkes, l'arc narratif familial secondaire qui le concerne reste paralllèle à l'intrigue et se suit sans aucune difficulté. J'ai donc beaucoup accroché à ce duo qui tient autant du mentor-protégé que du père-fils de substitution, car si on comprend que Wilkes a fait beaucoup pour sortir Bennett de sa condition, Bennett a fait beaucoup pour sortir Wilkes de sa solitude.
L'enquête est particulièrement intéressante qu'elle est clandestine. Elle nous mène sur les traces d'une jeune femme qui travaille dans un hôpital psychiatrique et nous en dit long sur la manière dont on considère ce domaine médical à l'époque. Si je n'y ai pas trouvé de grande révélation bluffante, j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt les pas des enquêteurs pour disculper leur ami et faire tomber les grands pontes qui se croient protégés par leur statut. L'écriture est enlevée, le rythme sans temps mort et j'ai dévoré le livre en quelques jours et que je vais me hâter de trouver les deux précédents.
La note de Mélu:
Un mot sur l'autrice: Gaëlle Perrin-Guillet (née en 1975) est bibliothécaire, autrice de thriller et gère le salon Sang pour Sang Polar (38). Autant vous dire qu'elle ne chôme pas!