Pierre Borel, un médecin du 17e siècle, avait collectionné, entre autres traces de vies, des pierres en forme de sexes d’homme ou de femme. David Wahl, dans un premier texte destiné à la scène et au sculpteur et performeur Olivier de Sagazan, part de cette observation du médecin pour, nourrissant son texte de recherches préhistoriques, de récits de création du monde et de ses propres obsessions, découvrir à nos yeux comment la vie sur terre est partout, dans tous les éléments, géologie, biologie. Les roches ont besoin d’argile, comme, dans le récit de la Genèse, Adam. Les pierres reçoivent le vent, le souffle, qui les sculpte.
Dans un second texte, l’auteur s’émerveille des traces que l’histoire du monde a écrites en lui. Comme les Indiens Bajau se sont adaptés à leur vie de nomades des mers, comme les Kaweskars, en Terre de Feu (une terre où les froids sont terribles), se sont adaptés à des conditions de vie extraordinairement rudes, peuple que les Européens ont fini par détruire en voulant leur imposer des modes d’existence pas adaptés à cette région. Ils avaient pourtant trouvé un accord avec le froid extrême et la pluie quasi permanente : David Wahl le nomme désir. La vie, le désir, moteurs de l’existence sur terre.