Il envisageait la fuite comme une façon de reconstruire sa vie et vivait ainsi depuis un demi-siècle de fuites successives qui le voyaient changer de travail, d’appartement, de femme, d’amis et de loisirs. Tout finissait par l’ennuyer et ce stratagème lui permettait, pour un temps, de jouir de la sensation d’être un homme nouveau, apte à embrasser un futur lumineux et riche d’appétissantes promesses. Au soir de sa vie, il se retrouva seul et ignoré de tous, dans une maison froide et impersonnelle, à se demander comment il pourrait fuir la mort.