Dans les bras d’un autre

Il y a tant de choses que j'aurais voulu lui dire dans un silence plein de tendresse, ne serait-ce que pour cueillir la lumière de ses blessures. Nos élixirs de contrebande s'étant altérés, nous en sommes venus à déserter nos fêtes, à ne plus rêver que dans les teintes d'ennui d'une solitude partagée devenue trop étroite pour contenir nos débordements. Déjà, quand je m'exilais dans ses cauchemars de réfugiée, j'étais déterminé à déclarer la fin de toutes les guerres, y compris celles que nous nous livrions. J'en revenais vaincu, criblé de lucidité, certain qu'elle mourrait un jour dans les bras d'un autre.