Les jours de grand vent on apercevait le fou aller et venir dans la grand rue du village, un air grave sur le visage, son regard acier verrouillé sur le goudron, perdu dans ses pensées que l’on devinait absurdes et grotesques.
Mais quand on l’aperçut passer au-dessus de nous, agrippé à une sorte de machine à mi-chemin entre le parapente et l’ULM qui le maintenait en l’air tandis que le Rhône devenu fou pénétrait dans nos maisons et noyait nos enfants sous un déluge d’arbres morts et de détritus charriés depuis des kilomètres, nous cessâmes de le considérer fou.