D'un point de vue sectoriel, la cote a été soutenue ce jour par le rebond des
bancaires et notamment de Fannie Mae après 6 séances de baisse.
La hausse de Fannie Mae et Freddie Mac est consécutive au relèvement des limites des prêts dits 'jumbo' (pour les habitations d'une certaine valeur) qui voient leur limite passer de 417 000 $ à
625 000 $ sur le TBA Market, le plus important et le plus liquide des marchés cotés d'obligations hypothécaires. Ceci va permettre à ces 2 entités majeures qui rachètent aux banques des créances
adossées à de l'immobilier de trouver des financements plus importants sur un marché liquide.
Cette décision fait suite aux votes du Congrès du 24 juillet dernier pour amortir la crise financière et s'exprime aujourd'hui concrètement par cette décision de la SIFMA qui a la
tutelle des marchés d'obligations hypothécaires. Le marché considéré est dénommé le TBA -MBS market, le marché des 'to be announced' pour TBA, MBS ou Mortgage Bonds Securities, soit en
fait les véhicules de placements qui représentent au quotidien la titrisation des dettes liées à des prêts immobiliers.
Les investisseurs ont par ailleurs été ballotés par le repli du pétrole de 117 à 113 $ le baril amenant les valeurs liées à évoluer en sens inverse et permettant au CAC 40 de terminer en
hausse de + 0,41 % à 4 420,91 points.
L'essentiel des informations du jour réside néanmoins dans les chiffres de la croissance européenne et dans ceux de l'inflation américaine :
→ PIB européen en zone orange pour la première fois en 13 ans :
La progression de la richesse totale produite sur le sol de l'Euroland s'est contractée de 0,2 % au 2nd trimestre comme attendu. Les Pays-Bas ont connu une croissance qui stagne, la France
régresse de - 0,3 % et l'Allemagne de - 0,5 % avec une révision de + 1,5 à + 1,3 % de sa croissance au 1er trimestre.
C'est un relatif soulagement pour la première économie européenne dans la mesure où le gouvernement attendait moins et les économistes prévoyaient - 0,7 %. La croissance de la zone euro sur un an
ressort à + 1,5 % désormais et la croissance allemande à + 1,7.
L'Espagne a connu une progression de + 0,1 % après + 0,3 % le trimestre précédent, une surprise un peu en 'trompe l'oeil' dans la mesure où il s'agit d'une décélération importante par rapport aux
+ 3,8 % affichés en 2007, un des meilleurs taux en Europe. Ainsi, si l'Allemagne retrouve un rythme trimestriel plus vu depuis 2003, il s'agit du rythme de croissance le plus faible en Espagne
depuis 1993.
→ Inflation US en hausse en juillet :
Les prix à la consommation ont augmenté de + 0,8% aux Etats-Unis sur un mois, soit le double des attentes à 0,4/0,3 % (suivant les panels retenus) mais après + 1,1 % en juin. Ceci porte la
hausse annuelle à + 5,6 % au plus haut depuis 17 ans et demi et au-delà des 5,1 % attendus.
Pour l'inflation de base (ou 'core' ou hors éléments volatils ou encore 'sous-jacente') donc hors énergie et alimentation, la hausse mensuelle est ressortie à + 0,2 % conforme aux
attentes et à + 2,5 % en rythme annuel. Ce fût l'élément le plus mal apprécié par le marché ce jour avec une impulsion négative nette des opérateurs sur la nouvelle.
Le principal constat et enseignement de cette journée sur les taux est constitué par une volatilité des marchés obligataires sur chacune de ces nouvelles et particulièrement celle de
l'inflation US mais c'est la stabilité qui prévaut ce soir sur les taux de part et d'autre de l'Atlantique. Il n'en reste pas moins que l'euro 'décale' à nouveau assez nettement à la baisse
puisqu'un plus bas a été touché à 1 € = 1,4775 $ pour un cours croisé qui se stabilise une heure avant la cloture de Wall Street aux environs de 1,48 $ en baisse de - 0,66 % (- 7,5 % en un
mois dont la moitié ces dernières séances)
Qui dit euro en baisse ou dollar en hausse, dit pétrole en baisse (comme vu plus haut), once d'or et d'argent également et quelques 'commodities' (ou matières premières) à la suite suivant la
corrélation maintes fois évoquées sur ce blog bourse...
Même si la phase de 'réalisation' ou de 'constation' vient de se clore avec toutes ces données de part et d'autre de l'Atlantique en ce qui concerne l'or et les devises et fait suite à
celle qui 'couvait' le mouvement comme évoqué durant 2 week-end au préalable, on conservera une vigilance sur ces aspects, le marché entrant dans une phase plutôt de 'digestion' et
potentiellement d'amplification du mouvement suite à des réallocations plus profondes entre les différents grands actifs financiers et zones géographiques par les grands gestionnaires de
fonds.
√ Avant la dernière séance de bourse de la semaine, le constat d'ensemble est assez simple :
- les USA résistent mais plient toujours invariablement sous le poids de l'immobilier avec une chute des prix au niveau national de - 7,6 % au 2nd trimestre annoncée aujourd'hui par la
Fédération des agents immobiliers.
- la zone Euro est entrée en zone orange à - 0,2 %, son principal moteur, l'Allemagne est à - 0,5 %.
- quant au Japon, 2nd puissance mondiale économique si on dresse le tableau par pays et non par zones, ce dernier est entré en zone rouge pour sa croissance à - 0,6 % comme publié hier.
Le ralentissement économique est global et la généralisation patente, au moins en ce qui concerne les pays développés qui représentent toujours l'essentiel de la création de richesse sur le
globe.
Le Dow Jones gagne + 0,72 % et repasse les 11 600 points.