"Un jeu pervers de corruption", dit le gros titre
En haut, une interview de Cristina Kirchner
qui se dit victime d'une violation de toutes les
garanties constitutionnelles accordées à la défense
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Il y a quelques mois, la défense de Cristina Kirchner avait tenté de faire révoquer les magistrats qui la jugeaient pour des activités de corruption en bande, en faisant valoir des relations d’amitié entre les magistrats et Mauricio Macri, ancien chef d’État (de droite), partant premier concurrent politique de Cristina et donc premier bénéficiaire supposé, pour ne pas dire tout simplement « commanditaire », de ce procès pénal où les preuves apportées par le ministère public contre les prévenus sont très contestées dans la gauche de gouvernement (péroniste). L’avocat accusait tout ce joli monde de partialité puisqu’ils avaient tous, juges et politiciens, l’habitude de disputer des parties de football amateur privées dans les jardins d’une des nombreuses propriétés personnelles de l’ancien président argentin.
La justice avait alors rejeté
cette récusation présentée par la défense. Elle avait repoussé
ses arguments en qualifiant ces activités de relations de travail
normales. Ce qui en Europe nous laisse sans voix mais n’a pas paru
plus surréaliste que cela en Argentine, tant ce type de pratique y
est fréquent.
"Dans un climat tendu, on connaîtra
le verdict du procès des travaux publics", dit le gros titre
Tout en bas, à gauche, la situation en Ukraine
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Alors qu’on attend le verdict du procès contre Cristina qui doit tomber aujourd’hui (1) et qui surprendrait beaucoup si elle n’était pas lourdement condamnée (6 à 8 ans de prison), voilà que sortent d’autres documents qui montrent à nouveau la collusion entre des juges, des responsables politiques de droite et quelques grands patrons (pas de gauche) : un voyage qu’ils ont fait tous ensemble à Lago Escondido, un endroit discret et somptueux au cœur de la Patagonie.
Devant cette nouvelle preuve de grave manquement à l’impartialité dans le corps judiciaire, le président Alberto Fernández, pourtant en froid polaire avec Cristina Kirchner, a fait hier une allocution très solennelle où il s’est dit scandalisé de la situation (il est professeur de droit pénal de profession, il en connaît un morceau sur le thème). Il a aussi annoncé que l’État allait porter l’affaire devant les tribunaux avec une plainte déposée en bonne et due forme contre toutes les personnes impliquées dans ce luxueux voyage d’agrément.
"Quelques heures avant le verdict contre Cristina pour corruption,
Fernández porte plainte contre des juges", dit le gros titre
En bas, à droite, la situation en Ukraine
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A droite, on n’hésite pas à voir dans toute cette histoire et surtout dans la décision présidentielle une manipulation de la majorité. Un coup monté pour créer une diversion médiatique et installer un rideau de fumée pour dissimuler l’imminente condamnation de la vice-présidente en première instance.
A ce stade de l’enquête, c’est une explication un peu facile, puisqu’il y a déjà un précédent et que, toute honte bue, la justice fédérale l’a couvert.
"Verdict historique : pour la première fois,
Cristina encourt la possibilité d'une condamnation",
dit le gros titre
A noter sur les unes de ce matin : l’intérêt pour l'Ukraine renaît dans deux journaux de droite après la dernière action d’éclat
du pays agressé (telle qu'annoncée par Volodymyr Zelensky dans une récente allocution) qui a frappé des cibles exclusivement militaires loin de sa
frontière, dans les profondeurs du sud de la Russie. Pas un mot de cet exploit à la
une de Página/12, qui ne parvient toujours pas à se détacher vraiment du camp
poutinien.
Pour aller plus loin :
lire l’article de La Prensa
lire l’article principal de Clarínlire l’article principal de La Nación
(1) L’annonce de la décision du tribunal est annoncée en fin d’après-midi à 17 h 30 (pas loin de minuit en Europe atlantique). Il est prévu que Cristina Kirchner fasse une déclaration publique immédiatement après.