Hayden Besswood au Barbe, Plouha, le 3 décembre 2022
NoPo - photos Noëlle
HAYDEN BESSWOOD au Barbe de Plouha - 03/12/2022
Ça faisait un moment qu'on avait envie d'aller au Barbe (pas encore chez le coiffeur!). Ce n'est pas rasoir avait-on entendu, à juste titre...
Sa programmation impressionne par la qualité des musiciens et la fréquence des concerts pour cette petite ville de Plouha déjà connue pour ses jeudis en été!
Cependant, sa réputation repose plus sur la beauté de sa côte et ses falaises que son estaminet pileux, repris récemment par Yann le barbu.
Et si c'est pas la barbe entière, Deluxe l'avait prédit : 'moustache gracias', elles poussent sous notre nez, n'est-ce pas Hayden Besswood?
Revenons aux moutons qui ne sont pas sur l'eau mais dans l'enclos! Le groupe, déjà installé dans la place, règle ses balances lorsque nous arrivons (et ce n'est pas pour peser l'auditoire).
L'endroit, petit mais chaleureux, nous incite à faire comme chez nous. Dont acte, bière, cacahuètes et petit encas pour toute l'équipe, nous sommes 4, bien lourds, bientôt rejoints par le scribe bruxellois Michel.
J'en suis fort aise! Par chance, une table nous tend les bras et dans les meilleures conditions, nous remarquons d'emblée que le son permet distinguer tous les instruments et les voix... essentielles.
Les artistes viennent de Nantes mais ne sortent pas de ses prisons bien connues (lann dibidoubi dann).
Hayden Besswood correspond au 'surnom' de Quentin, chanteur, guitariste et compositeur.
L'intro ressemble à une jam improvisée mais bien visé quand même!
'Déjà vu' commence lascivement sous un soleil californien, ça tombe bien ça caillait dehors. Retour vers le futur des Turtles ou Monkees (le monkey opine!).
On aimerait se prélasser mais les chaises longues sont remisées dans le cellier. La mélodie subtile réchauffe le corps.
Paul joue un son vintage Farfisa millésimé à l'orgue Philicorda, pendant que roule la basse de Lucas, un délice, un "delicatessen"!
Quentin, au délicat chant, se laisse porter par le fourmillement rythmique produit par Antoine à la batterie et shaker collé à la baguette.
'Honestly' un peu plus marqué rythmiquement, nous emmène en balade sous les bulles du synthé Roland.
Gros débat à notre table, le triangle doucement giflé par Paul il est isocèle ou rectangle?
En tous cas leur musique se dessine carrée mais avec des angles arrondis.
Quentin caresse les cordes de sa guitare en lâchant quelques cris plaintifs.
Le départ de 'Libido sciendi' me ramène des effluves de Parcels avec sa cadence groovy et sa basse dodue.
Le synthé, guilleret, répond, avec malice, aux appels de la guitare. La batterie s'embrase et la composition monte au paradis.
Le morceau zigzague dans des méandres de nuages où l'on se perd avec délectation.
Il en retombe sur un pas de course et un enchantement de long développement progressif chiadé puis s'achève sur des choeurs aériens. Juste époustouflant!
'Things Get Really Slow' émerge de bulles de synthé. Hauts sont les vocaux poussés par des percussions secouées. Le synthé trépigne sous les roulements de batterie.
Les musiciens facétieux n'arrêtent pas de nous piéger avec leurs fausses fins et on ne sait pas où applaudir (c'est exprès, il parait!).
Où est la fin de cette chanson et le départ de 'Time will tell'? Il faudrait la photo-finish pour départager certains titres même avec la setlist.
'Wasting time inside' plane, un ange passe. La compo pop-indie déroule avec discrétion son léger spleen.
Les amis se regardent, sourient, échangent leurs ondes (pas les micros), partageant le même plaisir.
'Fold the corner' pour corner la page d'un livre, s'exécute tout en douceur.
Un morceau avec des petites voix qui se répondent et se mêlent. Michel me souffle : Zappa with Flo and Eddie... mais c'est bien sûr!
'Colors and vows', le truc sautillant, saccadé, tout en stop and go emporte tout sur son passage et nous avec.
L'orgue de foire, joyeux, rappelle une certaine époque insouciante. Pourtant, le titre s'achève avec des voix plus perturbées.
Le public reste bouche bée et les musiciens, surpris, le remarquent. Un silence attend avidement la suite...
'But you anymore' ressemble à une chanson d'amour.
'Spin out' me fait penser à la magie de Forever Pavot '(découvert au Binic Folk Blues). La basse dodue rebondit sur les peaux de la batterie frappée avec légèreté.
Les claviers planent ou tintinnabulent. Quentin chante avec naturel et monte ses vocalises dans les aigus et les choeurs, qui l'aiment, le suivent. 'We're just dreaming'
Un quidam, ayant apprécié, déplore le son un peu faible de la guitare. Pas faux, mais nous pensons que ce choix est délibéré pour un effet toilé...
Quentin monte le son (y'en a qui le coupent!) et se lance, seul, dans une chanson touchante au picking frisant le country 'And she's gone'... pas nous!
Paul s'allonge dans son coin et les potes écoutent religieusement.
'Sail away' voit revenir les friends pour un final majestueux.
Les applaudissements nourris, contrairement aux musiciens qui doivent avoir faim, confirment le plaisir des spectateurs.
Les sourires fleurissent partout et certains décident d'exprimer leur bonne appréciation auprès des nantais heureux.
D'autres concerts à l'horizon : les bars en trans Ty anna à Rennes, le VIP Saint-Nazaire... l'album, lui, sortira en Mars 2023.
On reste branchés à l'écoute merci les gars, on va pouvoir rentrer sous les étoiles!
SETLIST
1-Intro
2-Déjà vu
3-Honestly
4-Libido sciendi
5-Time will tell
6-Wasting time inside
7-Fold the corner
8-Interlude
9-But not you anymore
10-Colors and vows
11-Spin out
Rappel
12-And she's gone
13-Sail away