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Tandis que s'achève tout doucement une année 2022 riche en rebondissements et pleine de promesses pour l'avenir, il est temps de faire le point sur ce qui s'est passé au cours des onze mois écoulés sur le circuit WTA. De la retraite d'Ashleigh Barty au triomphe de Caroline Garcia au Masters féminin, en passant par le retour de Serena Williams, voici dix événements à retenir, parmi tant d'autres :
Ashleigh Barty, la victoire et les adieux :
L'australienne a réalisé son plus beau rêve en remportant son tournoi, l'Open d'Australie, durant lequel elle a exercé une domination comme on en avait rarement vu depuis les jeunes années de Serena Williams ou Steffi Graf, en profitant ainsi pour mettre fin à quarante-quatre ans de purgatoire du tennis australien féminin à Melbourne (Chris O'Neil en 1978). Cependant, l'on gardera surtout en mémoire son annonce fracassante du 25 mars lorsqu'elle déclara publiquement mettre un terme à sa carrière de joueuse professionnelle, à seulement vingt-cinq ans. Un véritable choc pour le monde du tennis.
Ons Jabeur si proche de l'histoire :
L'année 2022 de la tunisienne fut belle, très belle, avec notamment deux victoires sur le circuit WTA à Madrid (WTA 1000) et Berlin (WTA 500). Mais, elle aurait pu l'être encore plus si elle s'était imposée en Grand Chelem, sachant que deux occasions se sont présentées pour elle, d'abord à Wimbledon où elle se fait renverser par la surprenante Elena Rybakina puis, à l'US Open où elle finit par plier contre Iga Swiatek. Elle demeure néanmoins sur la bonne trajectoire pour devenir la première joueuse arabe à brandir un trophée du Grand Chelem.
Iga Swiatek, l'incroyable série :
Ce fut une année pleine pour la polonaise qui est passée par tous les états d'âme, en alternant parfois le bon et le moins bon, bien que ce fut souvent le très bon, elle qui devait endosser sans crier gare le rôle de numéro une mondiale après la retraite d'Ashleigh Barty. On retient surtout ses deux victoires en Grand Chelem à Roland Garros et l'US Open, ses sept finales disputées sur le circuit WTA (dont six gagnées) avec en point d'orgue le fameux doublé Indian Wells et Miami, sans oublier ce qui restera sans doute sa grande œuvre, son hallucinante série de trente-sept victoires consécutives, égalant ainsi Martina Hingis. Du très grand art.
Gauff, Collins, Pegula, Keys, l'offensive américaine :
Le tennis américain féminin a retrouvé de belles couleurs cette année, porté notamment par Coco Gauff, finaliste à Roland Garros et Danielle Collins, finaliste de l'Open d'Australie. Cependant, la bonne surprise est venue de Jessica Pegula, régulière tout au long de la saison et souvent bien placée en Grand Chelem, sauf à Wimbledon. Elle s'est même permise de remporter un tournoi WTA 1000 à Guadalajara, juste avant le Masters, ce qui lui a permis de sécuriser une remarquable place de numéro trois mondiale. Madison Keys fut également de la fête, s'imposant en début de saison au tournoi d'Adélaïde II, avant de filer en demi-finales de l'Open D'Australie. Elle a ainsi terminé aux portes du top 10, à la onzième place. Un bon cru 2022 pour les américaines même s'il ne manque plus que la cerise sur le gâteau.
La sensation Rybakina à Wimbledon :
Quasiment comme chaque année, le Grand Chelem a couronné une nouvelle championne. Ce fut le cas en juillet dernier de la kazakhe Elena Rybakina, victorieuse d'un Wimbledon dénué de points en raison des dissensions opposant les organisateurs du tournoi londonien aux instances de la WTA sur l'épineuse question de la non participation des joueuses russes et biélorusses à l'événement. Rybakina réalise un grand parcours, en battant notamment Bianca Andreescu, Ajla Tomljanovic et Simona Halep (qu'elle atomisa 6/3 6/3) avant de disposer de la tunisienne Ons Jabeur. Une éclaircie bienvenue au cours d'une saison globalement terne pour l'actuelle vingt-deuxième mondiale.
Emma Raducanu, plus dure fut la chute :
Après son incroyable performance à l'US Open 2021, qu'elle remporta en étant issue des qualifications, on redoutait des lendemains qui déchantent pour la jeune britannique et ça n'a pas loupé. Les nombreuses sollicitations médiatiques et les contrats publicitaires à profusion l'ont éloignée des courts, sans compter les blessures, avec un dos récalcitrant, entre autres. La douloureuse litanie s'est poursuivie cette année avec un festival de défaites inquiétantes. À cinq reprises seulement, elle a aligné deux victoires consécutives, statistique très parlante...
Tatjana Maria et le rêve londonien :
L'expérimentée joueuse allemande, trente-cinq ans et mère de famille, s'est régalée à Wimbledon en déréglant ses adversaires grâce à son jeu atypique. À la surprise générale, elle y a atteint le dernier carré après un formidable parcours auréolé de victoires sur Maria Sakkari et Jelena Ostapenko avant qu'elle ne fasse trembler Ons Jabeur en demi-finales le temps d'un set. N'oublions pas qu'elle s'est imposée cette année en WTA 250 au tournoi de Bogota.
Naomi Osaka, toute la tristesse du monde :
Ce fut une année chaotique pour la japonaise, même si l'on sentit une éclaircie aux premiers jours du printemps lorsqu'elle atteignit la finale à Miami après de bonnes victoires sur Angelique Kerber, Danielle Collins et Belinda Bencic. La suite, hélas, devint un enfer personnel avec une grosse coupure après sa sortie précoce à Roland Garros et son désir de ne pas s'exprimer devant la presse puis, sa décision de mettre un terme à sa saison 2022 qu'elle a quitté sur forfait au second tour du tournoi de Tokyo. Jamais la chute d'une joueuse aussi pétrie de talent n'a semblé aussi douloureuse, tant pour le public que pour elle.
Le retour de Serena Williams :
En 2021, l'ex-numéro une mondiale aux vingt-trois titres du Grand Chelem quittait Wimbledon en pleurant à cause d'une blessure. Elle revenait un an plus tard, décidée à en découdre et à ouvrir un nouveau chapitre de sa folle carrière. Si son retour à Wimbledon fut contrarié par une joueuse que l'on n'attendait pas à pareil fait, la française Harmony Tan lui volant la vedette, il y eut des indicateurs plus intéressants à l'US Open où, portée par une foule déchaînée et souvent hostile à ses adversaires, elle parvint à se hisser au troisième tour après des victoires sur Danka Kovinic et Anett Kontaveit. Ses espoirs furent ensuite douchés par une solide Ajla Tomljanovic, alors que l'américaine avait auparavant annoncé que l'US Open serait son dernier tournoi.
L'épopée texane de Caroline Garcia :
La française aura connu une drôle d'année, entre contre-performances, dégringolade au classement et résurrection. Symbole de cette étonnante résilience : son superbe parcours à l'US Open jusqu'en demi-finales, mais surtout, son triomphe total aux finales de la WTA qui la couronnèrent championne du monde, alors qu'elle n'avait pourtant pas réalisé de grosses performances entre l'US Open et cet événement. Elle fut ainsi la première française à s'y imposer depuis Amélie Mauresmo en 2005. Historique !
Crédit photo : Getty Images.