Magazine Journal intime
Au tout début il crut à un reflet trompeur de l’eau au crépuscule, lorsque la surface s’irise parfois de stries d’opale. Puis il vit nettement dépasser un triangle de chair rose qui dessinait à ne pas s’y tromper la nageoire caudale d’un cétacé. Cette apparition ne dura que quelques instants, à peine une seconde avant d’être avalée par la profondeur sombre de l’océan, mais cela lui suffit. Depuis, trente ans se sont écoulées et il cherche toujours la baleine rouge, de jour comme de nuit, sur son bateau équipé de puissants halogènes et de multiples appareils photos à déclenchement automatique.