Il attend les gestes et les paroles. Ce n’est pas un homme sans mémoire. Il guette les coïncidences au milieu des rues, dans la foule d’un café. Et qu’elles soient touchantes ou déconcertantes, ces coïncidences, peu importe, car il les copie pour leur accent, leur ton brusque, leur dessin dur et net.
Il cherche leur présence. Il songe aussi à ces hommes qui se rencontrent à plusieurs reprises dans la même journée, mais sans se connaître.
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Marcel Lecomte (1900-1966) – Le vertige du réel (1936)