Album - JP Den Tex – The Starlight Adventure

Publié le 02 décembre 2022 par Concerts-Review

Album - JP Den Tex - The Starlight Adventure

Label - Comme Les Chansons

michel

Janvier 2012, Toogenblik, Haren, JP Den Tex, un concert organisé par feu Luc Gheldof!

Douze déjà, que tu n'as plus rien entendu du zwervende singer/songwriter, Jan Piet den Tex, geboren in Arnhem, un jour d'hiver, en 1950, où le thermomètre est monté jusqu'à 9°C.

Si le premier album sous son sigle ( Heartbeat) sort en 1980, ce fils du peintre et artiste graphiste Kees den Tex, était déjà actif dans le milieu roots ( le mot n'était guère utilisé à l'époque) made in Holland depuis le début des seventies, il a fait partie du groupe Tortilla ( tout comme son frangin Emile Den Tex), de Turquoise ( dans lequel on retrouvait une autre star , aujourd'hui défunte, Thé Lau), de The Original City Machine, un projet d'Emile, et tout comme Herman Brood, JP a pendant un moment joué avec Vitesse, un groupe fondé par Herman Van Boeyen qui a tenu les baguettes chez quelques pointures pop rock néerlandaises: Tee Set, Supersister, Livin' Blues e.a.

En 2022, la discographie du troubadour, au visage buriné et éternellement coiffé de son petit bonnet de laine, se chiffre à près de 20 unités, son dernier né a été baptisé The Starlight Adventure.

Il contient dix plages à écouter sous la voûte céleste par une nuit claire et constellée d'étoiles.

The 10 songs of 'The Starlight Adventure' were composed by JP Den Tex and pianist/producer Rob van Donselaar

JP: vocals, some acoustic guitar

Rob van Donselaar: piano, Hammond , Fender Rhodes, harmony vocals, percussion

Martijn Van Agt: guitars

Maarten Van Damme: guitars

Hein Offermans: bass, double bass

Martijn Bosman: drums

Stanislav Degtyarev: cello

Bart Wagemakers: string arrangements, percussion

Pochette sombre: un clair de lune laisse entrevoir un paysage montagneux à l'arrière - plan, un piano à queue trône à l'avant - plan, pour justifier le titre de l'album, quelques étoiles sont visibles à gauche d'un sommet aride.

Il s'agit d'un concept album, toutes les pistes sont liées à un thème: le syndrome de Stendhal.

Comme une de tes connaissances a suivi quelques leçons, par internet, données par Burrhus Frederic Skinner, il a daigné lever un coin du voile: "Stendhal lors d'une visite à la basilique Santa Croce de Florence, passe par un état à mi-chemin entre l'extase esthétique et une transe mystique, au contact direct des grands artistes qui ont contribué à donner son âme au lieu."

En d'autres termes et en résumé: l'art peut détériorer les sens, Henri Beyle l'a appris à ses dépens, ce qui ne l'a pas empêché, plus tard, d'inspirer une certaine Jeanne Mas.

Il y a toute une histoire derrière

Joseph Conrad) compte sur le singer/songwriter néerlandais pour composer l'introduction de son vaudeville, il faudra attendre 30 ans pour que la ' Stendhal Sonata' voit le jour.

A la manière de Procol Harum, époque 'Grand Hotel', cette sonate repose à la fois sur le jeu d'orgue et de piano majestueux de Rob van Donselaar et la voix lasse du crooner de Arnhem,

Des percussions discrètes complètent le tableau.

Tu veux d'autres parallèles: Marc Cohn, Jackson Browne, Bruce Hornsby, Peter Cetera....

Avec ' Dancer in the Dark', JP propose une seconde piano ballad dégoulinant de nostalgie.

Ici l'instrumentation est plus riche, si le piano est toujours bien présent, les guitares et les choeurs habillent élégamment cette valse, qui te fait plus penser aux ballerines de Degas qu'aux paysages d' Ippolito Caffi ou aux toiles solennelles de Giuseppe Diotti.

Ton esprit tend à rapprocher le timbre serein de JP à celui de Gordon Lightfoot, auteur de l'épatant ' Sundown'.

... I know the outcome from the start, I will lose again and play that blues again... mais rien ne t'empêchera d'aimer encore!

Lucidité, résignation, OK, mais le jeu de l'amour est un éternel recommencement.

L'accordéon Tex Mex de 'Like a Twig in the Wind' plaira aux fans de Ry Cooder et de Flaco Jiménez. Des Alpes jusqu'à Moscou, les brindilles voltigent au gré des vents, et puis il y a eu toi, je suis tombé amoureux, too bad, ce fut Waterloo.

Il a de l'imagination, Jan Piet , et son éclectisme fait plaisir à entendre, avec ' Twig in the Wind' il est en lice pour les Tejano Music Awards.

Pensait-il à Joan Miró pour' If I were a painter', le Catalan, à un moment donné, lui aussi voyait tout en bleu.

Une nouvelle fois la mélancolie dégouline à grands flots, c'est Verlaine qui écrivait ... Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville .

Quelle est cette langueur qui pénètre mon coeur ?...

On retrouve cet état d'esprit dans la voix éreintée du poète et aussi dans l'orchestration sensible du morceau: piano, guitare acoustique, backings murmurés et cordes doivent créer un climat propice aux propos embruinés du narrateur.

Tu ne trouveras aucune concordance entre le

Il n'est pas question de funk mais de swamp music, sentant bon Lafayette ou Baton Rouge.

OK, ce n'est pas du Lynyrd Skynyrd, mais ça sent fort le bayou et quand il chantonne...laissez les mauvais temps rouler... tu sais que Zachary Richard est dans le coin.

La ville de la valse?

Vienne?

Pas pour JP, et oublie Paris, même si le morceau évoque ' Where do you go to my lovely' de Peter Starstedt, c'est à 'Milan' qu'il nous invite à tourner en mesure.

Pas trop vite Matilda, concentre- toi, suis les mouvements de l'accordéon, du piano et des violons.

Le rossignol d'Arnhem y va d'un refrain en français, d'un autre en allemand, pour terminer par quelques bribes d'italien.

Immer noch Wehmut, Denise van Donselaar et JP den Tex se partagent les vocaux sur la ballade sentimentale 'Someday (I'll Be Strong)', toujours dominé par le jeu quasi liturgique de Rob van Donselaar que s'achève le voyage, largement autobiographique, proposé par un auteur au sommet de son art.