Des cendres, en fait !

Publié le 02 décembre 2022 par Decrauze


Assumer  de consumer ses restes en lambeaux, dans un isolement forcené, à l'aune de sa révulsion gangrénante. Dévastation en rage, amorphe tutoyant le nihilisme, perdition sans retour. Reste le silence, seule voie de l'ancrée souffrance : se laisser ronger par l'impossible, abandonner toute trace d'humanité et rejoindre le néant, doucement, en nuances cadavériques.
Etre dans l'angle mort de l'existence pour ne surtout pas être perçu, voilà le résultat de décennies scripturales : monomaniaques indignations, confessions infimes, retrait terminal. Objets, accueillez-vous un drame ? De la plume inutilement coulante aux feuilles zébrées d'absconses courbes, il faudrait assécher la prisonnière expression, s'enterrer au fond de l'impasse. Emotion sans issue, analyse débilitante, réaction léthargique.
Se minéraliser pour supporter le calvaire : au bout du sentier embrasé, le précipice. En cendre, pour s'éparpiller au gré des courants, sans plus d'attache, en route pour l'infinitésimal. Disparaître.