Deux livres que je vais m'acheter avant même que le père noël ne passe. Il y a quelques semaines, Dylan a lancé The Philosophy of Modern Song et Tarantino, Cinema Speculation. Deux livres qui ne sont pas de la fiction. Deux essais qui sont aussi de passionnés flux de pensées autour de 65 chansons qui ont marqué le premier et 13 films entre 1968 et 1981 qui ont marqué Little Q watching big movies (entre ses 5 et 18 ans).
Ni Dylan, ni Tarantino ne sont critiques. Ils sont d'abord et avant tout fans et lourds consommateurs de leur art. Les deux sont aussi très animés et plutôt articulés quand ils parlent de leur métier. Dylan à l'écrit comme à l'oral, Quentin dans la couleur de ses propos et la passion presqu'adolescente qui l'anime généralement. Les deux sont comme moi, très très curieux. Très enclin à revisiter le passé afin de mieux comprendre la maintenant qui fait qu'ils sont ce qu'ils sont. Je viens de me tricoter 66 listes de lecture, une pour chaque année musicale, de 1956 à nos jours. Une heure trente (minimum) chacune. Jamais 1h40. Et je vais en quelque sorte revisité ma vie de 1972 à nos jours, du même coup. Jones l'enfant, l'ado, l'adulte, le papa.
Pour les deux auteurs, c'est très probablement moins intellectuel qu'émotif. Les deux sont à peu près à un même carrefour. Bob ne rajeunit pas et a lancé un triple album de standards musicaux comme dernière offrande musicale. Regardant davantage derrière son épaule que devant. QT a promis "de ne plus faire de films" après Once Upon a Time in Hollywood. Les deux ont animé ou animent un ballado fort cool. Bob Dylan avec Theme Time Radio Hour. QT et son ami Roger Avary, avec lequel il avait travaillé, jeune adulte, dans le même club video, avant que les deux ne deviennent réalisateurs, animent ensemble Video Archives Podcast. Je me suis abonné aux deux ballado. C'est donc agréable de travailler au bureau depuis.
Amusant de constater que Tarantino est né l'année même, 1963, où Dylan devenait stratosphériquement phénoménalement connu. Les deux redéfinissent du même coup ce que c'est que d'être une icône de son milieu. C'est d'abord être amoureux de ce qu'on fait. Être un(e) fan.
Le premier me parlera de ses années 30-40-50 après avoir révolutionné les années 60 et 70 lui-même.
L'autre me parlera des années 70-80, après avoir révolutionné les années 90 à nos jours. Chacun dans son art.
Je suis tellement les deux. Ces deux livres sont tout à fait pour moi.
Dylan chante comme si chaque morceau serait le dernier de sa vie. Si QT adoptait cette philosophie au lieu de dire qu'il en a terminé pour vrai. On aurait peut-être droit à un autre de ses efforts sur pellicule d'ici quelques années.
Ironiquement, Greil Marcus, qui écrit si bien sur Bob Dylan que parfois on pourrait penser que c'est Zimmerman lui-même, qui s'y met, où son frère, lance dans 6 jours Folk Music, une biographie en 7 essais de Bob Dylan sur autant de chansons à lui, tel que narrée à la sauce Marcus.
Il était une fois Robert Zimmerman, il était une fois Quentin Tarantino.
J'en ai deux excitantes esquisses depuis l'autre tantôt.
Dans la file d'attente de mes lectures.