Il existe dans l’esprit de
certains et de certaines, une idée répandue que j’ai toujours combattue. Dans l’affaire
Adrien Quattenens mis en cause par sa compagne pour des violences physiques et
morales, j’entends en effet dire ici et là que le député de la France Insoumise
pourrait démissionner et se représenter devant les électeurs(trices) de sa
circonscription afin de retrouver sinon une virginité du moins une légitimité. Ce
serait l’histoire du suffrage universel transformé en tribunal pour décider de
l’innocence ou de la culpabilité de l’auteur d’un délit. Incroyable ! C’est
marcher sur la tête car le suffrage universel n’a pas vocation à remplacer les
juges seuls habilités à décider de l’innocence ou de la culpabilité de quelqu’un. Le suffrage universel ne doit pas devenir une machine à blanchir.
La justice, d’ailleurs, est saisie et M. Quattenens a d’ores et déjà reconnu avoir été violent avec son épouse dans le cadre d’un divorce conflictuel. Une procédure de « plaider coupable » aboutira le 13 décembre prochain à une décision judiciaire. Je sais bien que Jean-Luc Mélenchon a tenté de minimiser la portée de la (les ?) gifle(s) infligées à la compagne de son protégé. Il n’empêche : l’acte du député LFI est inadmissible et aucune raison plausible ne peut être avancée pour en atténuer les effets et encore moins les conséquences politiques pour lui-même et aussi pour ceux et celle qui le soutiennent.
Mme Céline Quattenens a publié ces derniers jours un communiqué destiné à établir les faits de violence dans toute leur portée et leur durée. Car il semble bien, si Mme Quattenens dit la vérité, que la violence de son mari était ancienne et répétée. J’ai appris au cours de années passées, que si les violences sexuelles et sexistes sont niées dans 99 % des cas par leurs auteurs, la parole des victimes est très (majoritairement) crédible. En tout état de cause, l’élection ne peut pas et ne doit pas être utilisée à des fins électoralistes sans lien avec des faits de droit commun. Je le redis, nul ne doit se sentir blanchi par le vote des électeurs et des électrices plus sensibles aux émotions qu’à la vérité judiciaire qui ne vaut…que ce qu’elle vaut.