Vingt-quatre heures se sont à peine écoulées depuis cet événement que déjà l’amour m’abaisse et m’exalte tour à tour si bas et si haut que je me demande si j’ai vraiment aimé jusqu’ici. Et je vous aime avec un frisson si délicieusement pur que chaque fois que je me figure votre sourire, votre voix, votre regard tendre et moqueur il me semble que, dussé-je ne plus vous revoir en personne, votre chère apparition liée à mon cerveau m’accompagnera désormais sans cesse.
Lettre de Guillaume Apollinaire à Louise de Coligny-Châtillon, surnommée Lou, le 28 septembre 1914
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