Edwige, professeure de théâtre dirige une jeune actrice dans Phèdre. On s’aperçoit rapidement que Phèdre a eu une implication dans la vie privée d’Edwige. Un secret dont elle sera obligée de se délivrer. Dans un jeu de miroir permanent — hanté par un souvenir douloureux — les deux actrices naviguent entre le Réel et son Double…Le texte de Ma Vie en aparté est très riche. On a régulièrement envie de dire "stop" le temps d'en méditer les paroles. Et, bonne nouvelle, il va prochainement être disponible m'a dit Bérengère à l'issue de la représentation.
C'est autant un texte qu'on a envie d'entendre que de lire. Surtout quand on connait bien la comédienne dont le roman Christian Cabrol, mon amour apportait déjà beaucoup de réflexions sur le théâtre.
Il y a dans ce spectacle tous les ingrédients qu'on aime trouver : l'humour (Elle n’est plus toute jeune mais elle a encore beaucoup d’énergie pour son âge), les indices biographiques (Je fais chaque jour ma barre au sol), les réflexions existentielles (L’alexandrin nous oblige à l’humilité) ou philosophiques (Le refus est la source de tous les possibles).C'est une ode au théâtre, la célébration du spectacle vivant, dans ce qu'il a de plus pur, le jeu des comédiens, sans décor, sans presque d'accessoires, mais avec une bande son et des éclairages conçus pour mettre en relief et en valeur deux belles personnes.
Berengère est accompagnée d'une jeune actrice dont on va entendre parler tant elle joue avec justesse, Clara Symchowicz. Il est vrai qu'elle est à bonne école avec une telle professeure.Bérengère est capable d'humour mais elle est avant tout une grande tragédienne. Ses mains reflètent des émotions d'une manière qui m'impressionne et me touche.