Effectivement, les enfants grandissant et quittant le foyer, une certaine liberté d'antan de l'adolescence peut revenir dans les planning et le mood. Elle a raison la Florence, à un détail près, le quotidien des quinquas est souvent bien pris par l'accompagnement et la gestion de nos aïeux dans l'affaiblissement de leur santé, leur agonie et départ vers l'au-delà.
Cela a été le cas il y a 2 ans pour moi avec mon père : Alzheimer, hostos, gériatrie, EHPAD, déni de la maladie et à quelques jours des premiers vaccins, son départ très brutal à cause du covid pendant la période des fêtes.
2 ans après, la santé de ma mère décline, et me revoici en train de batailler avec hostos, médecins et EHPAD pour tenter de lui assurer la meilleure vie possible compte tenu de sa santé déclinante. Quoi de plus classique chez les quinquas, finalement, il m'arrive fréquemment de causer de ces sujets avec mes congénères : avant mes sujets machine à café étaient école-collège-lycée-études sup'. Maintenant on se refile les plans EHPAD, ambulanciers et hostos ! La vie quoi, son cycle, inéluctable, un grand classique prévisible pour nos âges.
Mais voilà, force d'en parler, de trainer dans les couloirs des hostos et côtoyer toubibs, psys, AS et infirmières, je ne peux que constater la situation pathétique de notre système hospitalier et médical. Manque de staff partout, et manque de staff compétent. J'en arrive à me demande si je ne devrais pas planter un tente sur le trottoir d'en face de l'hosto de ma mère ou dormir dans sa chambre comme cela se fait en Inde pour gérer au mieux les affaires de ma mère et faire mon followup de façon encore plus serrée.
Et je ne peux pas en vouloir à ce staff sous-payée d'avoir fait capoter mon rdv crucial d'EHPAD de ce matin car ils ont totalement merdé dans la résa de son ambulance et n'ont pas géré le suivi. Ces pauvres femmes payées moins de 2000 balles et qui habitent en région parisienne, comment font-elles pour s'en sortir surtout si elles sont des mamans solos ? Et les sages-femmes, payées également avec un lance pierre on en parle? Et les profs, aussi hein ? Un prof d'anglais est payé en moyenne 1700 balles (moi qui y réfléchissais comme une possibilité de reconversion...). Aujourd'hui je me retrouve au chômage pour avoir été virée en période d'essai au bout de 5 mois, car ma vie perso (et pas que ma mère !) m'empêchait de pouvoir tout donner dans un boulot stressant et prenant. Je ne peux en vouloir à mon employeur, et franchement je ne vais pas pleurer sur mon sort, je trouverai bien un autre taf sur Paris.
Mais je pense à tous ces fonctionnaires qui jouent des rôles cruciaux dans nos vies comme la santé des nos proches, l'éducation de nos enfants, et je me demande honnêtement comment ils bouclent leurs fins de mois surtout en région parisienne. Pourquoi des métiers aussi vitaux que profs, sages-femmes, infirmiers etc. manquent ils autant de moyens et sont si peu payés par rapport à tant d'autres tafs dans le privé finalement pas aussi vitaux pour notre société? Si ces métiers n'étaient pas si mal rémunérés, ils ne seraient pas understaffés partout... Qu'est-ce qui va si mal dans notre société pour qu'une telle injustice existe et perdure au détriment de services vitaux que sont la santé et l'éducation ?
En attendant que notre monde soit plus juste et qu'un(e) superhéros(ïne) rétablisse une meilleure rémunération à tous ces métiers vitaux en crise, je me concentre sur le positif, la nouvelle date de visite d'EHPAD pour ma mère, mes enfants qui sont au top et vont bien, mes amis éternels qui me comblent de leur amitié et leur soutien, mon engagement dans l'adoption que j'essaye de garder malgré tout, et tous ceux qui m'entourent de leur amour, leur prévenance et leur bienveillance.
Mon chemin depuis 2 ans est parsemé de galères ; ruptures violentes persos et pros, épisodes fâcheux de toutes sortes. Mais il y a aussi beaucoup d'amour, d'espoir et des rencontres qui me font grandir et garder confiance en la beauté de la vie et qu'un jour... ça va se stabiliser !!