The Dandy Monkeys et My Taylor is Bitch au Barbe à Plouha, le 25 novembre 2022
michel
Une mini-tournée bretonne pour le combo punk de Lyon, My Taylor is Bitch, elle passe par Saint-Brieuc, Plouha et Pleumeur-Gautier.
Ce sont les copains costarmoricains, tout aussi punk, les Dandy Monkeys, qui ont invité les gones sur leurs terres.
Vendredi, 19:30', un bisou à madame, direction, le Barbe, pour la seconde date du Breizh tour à double affiche.
The Dandy Monkeys ont la lourde mission de chauffer une salle, qui n'a pas fait le plein à 20h.
20h et des broutilles, un T-shirt Iron Maiden, un Ultra Vomit, un Ernie Ball et un quatrième, neutre, prennent place au fond du zinc: The Dandy Monkeys.
Ils doivent connaître les Kinks qui ont chanté l'Apeman et le Dandy!
Le groupe existe depuis un bon moment ( 2014), il résulte de la fusion des combos Miss You et Bullet Train.
Depuis le line-up a évolué: David Morvan est toujours derrière les fûts, à la basse il doit y avoir Yohann Caudal, Christophe Ambroise se charge probablement de la lead guitar et Jimmy Dorey ( sans s, il ne joue ni du sax, ni de la clarinette) donne de la voix et s'applique à la guitare rythmique.
En fouillant, on leur a découvert un EP baptisé 'Evolution', titre normal pour des copains de Charles Darwin.
Dav' donne le départ par une série de frappes brutales sur les toms et autres éléments de son kit, la basse ronfle, les guitares embrayent, ' Tentacules' se nomme ce titre octopode et vénéneux.
Un décollage très rock, qui nous renvoie vers les diatribes coup de poing dans ta gueule de Trust
. ... Tentacules, je t'encule... l'état t'encule...
Le message est bien passé!
Soniquement moins énervé, ' Femmes sans nom' véhicule toujours un discours engagé... les femmes sans nom et les hommes sans visage... tu vois, de quoi il s'agit!
La lead guitar tire les ficelles, les copains abattent un boulot éloquent, et le chant de Jimmy convainc.
' Nuit de cristal', les singes nous renvoient- ils en Allemagne, en 1938, lors du le pogrom contre les Juifs du Troisième Reich, peut-être, car les ruelles sont des terres hostiles!
La suivante est destinée aux curés aimant les petits enfants, ' Sous la croix'.
Ils ont sorti l'artillerie lourde, le Vatican n'a pas réagi, l'évêque de Loc-Envel va toutefois proposer de les excommunier.
Une basse brise vitrine amorce ' Face au miroir' , un French rock virulent pendant lequel la guitare se permet quelques envolées lyriques.
Plouha, à vous d'imaginer un titre pour la suivante, il faut trois syllabes et un final en ION.
Ton voisin hurle "liposuccion".
Le coach de Laure Manaudou avance ' Natation'.
Va pour natation, mais tu sais que la plage se nomme 'Obsession' et que ce titre percutant cogne aussi fort que les poings de Mike Tyson.
Il faut une chanson d'amour, ce sera ' Eva' dédiée à Eva Green.
Un titre à deux vitesses, flegmatique lors du premier mouvement, avant de sortir la cravache pour une seconde manche qui cavale.
'La Rumeur' débute par une amorce House of the Rising Sun, les riffs mélodiques de la lead se promènent sur un tempo assez soutenu, puis la rumeur enfle et le truc s'emballe tandis que la chorale plouhatine est mise à contribution pour assurer des backings intellectuels.
Il est l'heure de présenter la tribu avant de proposer une dernière salve fumante ,' Etat de fait' .
Un set efficient ayant emballé l'assistance, plus nombreuse désormais!
Les singes regagnent leur planète et cèdent la place au tailleur de Lyon, au nom équivoque: My Taylor is Bitch!
Hello, we are Marco, Ninou and Vince, on confectionne des fringues sur mesure depuis 2020.
Ninou, de descendance iroquoise, martyrise les drums, Vince, le dur au coeur pastel, tient la basse et assure les lead vocals et Marco qui a lu Love Is a Dog from Hell gratte des six cordes électrifiées et assure, de temps en temps, les vocaux.
Avant de démarrer leur prestation, les couturiers se bécotent tendrement puis prennent place.
Tu dis, leur tenue vestimentaire?
Des T-shirts, un Bukowski,un Hightowers et un dernier au logo énigmatique.
Trace discographique: l'EP 'Ghost Tracks'.
Style: du punk à l' américaine, plutôt Green Day que Ramones.
Dès l'entame, le grand Marco, moins chauve que Pantani, se sent des fourmis dans les chevilles et part se promener dans le bistrot.
Vince , forcément un Taylor, entame ' Radio' au chant, comme ça pique, soudain, les projos s'éteignent.
Les restrictions énergétiques n'ont pas duré, les Russes ont rétabli le courant et le groupe attaque 'Sunburst', pas le morceau de Bob Seger, un autre coup de soleil.
La machine est bien huilée, on s'est enduit de Nivéa, et on bat la cadence, ces jeunes gens montrent une belle énergie qui plaît aux gens du cru.
' Nothing lasts forever' sonne comme du Sum 41 gaulois et pourtant t'avais failli les croire quand ils avaient déclamé ce soir on ne joue que des slows.
Slow est une notion capricieuse.
Toujours dans le moule skate punk, le trio balance ' S O S' suivi par ' Losing myself' , tu penses à Queensrÿche, c'était pas ça, on reste dans le domaine Blink-182 , The Offspring , Good Charlotte, du pop punk énergique, enjoué et relativement simpliste.
Tu viens de rajeunir de plus de trente ans, c'est merveilleux, t'envisages même de draguer les gamines.
Les grains du chapelet défilent ' Mother Nature', puis ' Voices'.
A tes côtés, une fille enthousiaste, sirotant son neuvième Muscadet, lâche ' On vous aime'.
Les groupies bretonnes sont de sortie!
Le trio sourit, Ninou ( une bête, ce jeune homme) bastonne de plus belle, et comme Plouha en veut plus, c'est ' I want more' qui déboule.
Enchaînement sans pause sur le survolté 'I can't believe' , les clients du Barbe sautent sur place, les barmaids turbinent, les kangourous se marrent, tout baigne!
' Nothing here is real' permet à Vince de jouer avec la nouvelle pédale que le Père Noël vient de lui offrir avec un peu d'avance, tu veux essayer, Loïc, tu appuies ici, tu sens le groove?
Du coup, Loïc, stand up comedian pendant ses loisirs, prend place sur scène et nous joue un numéro fluorescent tandis que Vince marmonne...it's time to say goodbye... message compris, le farfelu reprend sa place au comptoir où l'attendait une mousse fraîche.
Marco ramasse une seconde guitare, toute belle, toute blanche, il a mis plus de cinq minutes pour l'accorder, il a fallu meubler, ce fut laborieux.
C'est parti pour 'Searching for fun', on n'a pas cherché pendant des heures, ça fait plus de 50' que Plouha s'amuse.
Voilà, il en reste une.
'So Excited' hurle une fan du groupe.
Pas prévu au programme, on termine par ' Standing in the line'.
Ils étaient sur le point de remballer leur marchandise, le public marque son désaccord, on demande l'avis du patron, c'est bon, encore une et c'est avec une version musclée de ' I'm so excited' des Pointer Sisters que Lyon achève une prestation tonique, fort appréciée.