La directrice des Opérations de la Route des chefferies évoque les futurs chantiers de cette organisation tout en présentant les spécificités de la Route de l’Eau pour le compte de l’aire culturelle Sawa.
Après la Route des chefferies, vous annoncez déjà la Route de l’eau. En quoi consiste cet autre projet ?
La Route des chefferies développe depuis quelques années déjà un programme des Routes patrimoniales. Il s’agit d’un programme de préservation et valorisation du patrimoine culturel du Cameroun à travers ses quatre aires culturelles. Nous avons dans le cadre de ce grand programme la Route de l’eau qui se développe autour de l’aire culturelle Sawa. La Route des seigneurs de la forêt avec l’aire culturelle Fang-Béti-bulu et la Route du Sahel avec l’aire culturelle Soudano-sahélienne. Et à ce jour, nous avons depuis 2021, un bureau à Maroua qui encadre un réseau d’une vingtaine de musées déjà. Nous avons également du personnel avec qui, nous travaillons activement à développer ce programme dans le Sahel mais aussi dans le Littoral avec le musée de l’Eau de Bona’Anja Siga-Bonjo porté le Pr. Narcisse Mouelle Kombi, chef traditionnel de ce village là.
Lire aussiCameroun: Elimbi Lobé sauvagement agresséQu’est-ce que vous recherchez en développant ces multiples programmes ?
Ce sont des programmes de développement des territoires. À travers la culture, nous voulons valoriser le patrimoine des territoires et en faire un facteur de développement économique également. Pour chaque programme, nous avons des projets de musées. Nous avons également des projets d’offices de tourisme. Nous avons également des projets de mise en tourisme de sites naturels et des sites patrimoniaux. Voilà des programmes sur lesquels nous travaillons. En 2023 d’ailleurs, nous comptons actualiser la charte fondatrice de la Route des chefferies afin d’en faire une charte nationale qui sera signée par les chefs du Cameroun. C’est notre projet pour le développement de la Route des chefferies dans les cinq prochaines années.
Qu’est-ce qui fait la spécificité de la Route de l’eau ?
Comme vous pouvez le constater, la spécificité de la Route de l’eau, c’est l’eau comme on l’attend. C’est un programme qui se situe dans deux régions : le Littoral et le Sud-Ouest. Pour chaque aire culturelle, nous essayons d’adapter le concept de la Route des chefferies. Nous travaillons avec les réalités du terroir et ses acteurs. Nous ne pouvons pas juste importer un modèle et le plaquer. Il faut l’adapter au contexte. Et dans le cadre de la Route de l’eau, la Route des chefferies a également un projet de musée international des indépendances africaines qui va se faire en pays Bassa. Comme vous le savez, le pays Bassa a porté la lutte pour l’indépendance du Cameroun. Et le premier volet de ce projet, c’est une exposition sur l’indépendance du Cameroun que nous allons organiser à partir de février 2023 au musée des Civilisations de Dschang pour la première étape. Ensuite l’exposition qui est itinérante va circuler à Douala, à Yaoundé et dans d’autres villes du Cameroun qui voudront bien l’accueillir. Et autour de cette exposition sur l’indépendance du Cameroun, nous aurons des activités de réflexion, des conférences, des talk pour pouvoir encourager la recherche de cette histoire qui est la nôtre mais qui n’est pas trop connue. Nous aurons également des activités culturelles. Des activités de médiations pour transmettre cette mémoire à la jeune génération afin qu’elle puisse s’en approprier et que ça l’aide à se construire en tant que personne.
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