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Dans cet article, j’essaie d’expliquer les enjeux cruciaux de l’inscription d’un élément tel que l’IVG dans la constitution. Je demeure neutre, je ne me prononce ni pour ni contre l’inscription de l’IVG dans la constitution.
La constitution est l’âme suprême d’un pays. Tout ce que ce pays est, toute son histoire, peuvent se trouver dans la constitution, pas forcément de façon directe.
Le texte de la constitution engage l’avenir des pays pour plusieurs décennies. En effet, il n’est pas possible de changer de constitution aussi souvent qu’on pourrait le faire avec les lois. Le faire, c’est faire preuve d’une instabilité, d’un manque de maturité, voire les débuts de déclin.
On ne change de constitution que rarement. Certains cas découlent de la force de l’histoire, ainsi un pays qui passe de la monarchie à la république ou inversement est obligé de réécrire sa constitution.
On change également de constitution lorsque les institutions politiques qui régissent le pays deviennent caduques ou obsolètes. Il paraît logique de changer de constitution pour permettre à un président de la République de disposer du pouvoir des institutions. En effet, dans une institution où le pouvoir est basé à la proportionnelle sur les partis politiques, il arrive souvent que justement aucun parti n’ait de majorité. Les gouvernements tombent et changent fréquemment , le pays est paralysé. Il est logique, de changer de constitution pour permettre l’émergence d’un homme capable de prendre des décisions au nom des citoyens.
Dans certains pays, tels que l’Angleterre, les États-Unis d’Amérique, les constitutions changent très peu.
Si on ne peut changer abusivement la constitution, par contre on peut lui adjoindre quelques amendements, mais de façon exceptionnelle. Si la constitution représente l’âme suprême d’un pays, son rôle n’est pas de pallier les problèmes des citoyens. Ce sont les rôles des lois, des jurisprudences, des différents codes spécialisés.
Enfin, il est important et crucial de noter qu’on ne peut inscrire des amendements dans une constitution au gré des pressions de groupes de personnes. Cela mènerait fatalement à l’éclatement du pays.
Certains éléments qui paraissent logiques ne peuvent pas être inscrits dans la constitution en fonction des orientations des pays. Ainsi, on ne peut inscrire le droit au travail aux citoyens dans certaines constitutions de pays libéraux et capitalistes. L’inscrire, voudrait dire que le gouvernement doit trouver un travail à tous les citoyens. Ce qui n’est possible que dans les pays communistes. Par contre, c’est le rôle de la classe politique de trouver des solutions au chômage, au travail, à la formation.
Il est tout à fait logique d’inscrire dans la constitution une chose aussi essentielle que l’égalité entre les hommes et les femmes, parce qu’elle est le fondement de certaines nations qui se disent modernes. Cela semble être la logique suprême. Toutefois, avec l’émergence de personnes qui se disent trans, de l’homosexualité, et dans d’autres cas de figure, cette référence à l’égalité entre les hommes et les femmes se trouve non seulement caduque, mais handicapante pour certaines personnes.
Il peut paraître humain d’inclure dans la constitution le droit à l’euthanasie. En effet, le droit de disposer pleinement et sereinement de sa vie est un droit qui est constitutionnel. Toutefois, cela ouvre la discussion à d’autres aspects de l’éthique. Un homme ou une femme de 30 ans qui constituent la seule source de revenus d’une famille de trois enfants peut-il mettre fin à ses jours et laisser sa famille dans le strict dénuement ?
Si je donne ces exemples, et ils sont nombreux, c’est pour souligner le fait que la constitution n’est pas une affaire de passions, de calcul individuel, mais d’une chose suprême qui peut engager le destin d’un pays. Je le répète, lorsque l’on touche trop souvent à une constitution, ou lorsqu’on y met n’importe quoi sur des coups de tête, c’est le signe du déclin d’un pays qui n’arrive plus à avoir une vision globale et cohérente du concept de nation.
Qu’en est-il de l’IVG et de la constitution ?
Certaines féministes veulent inscrire l’IVG dans la constitution par idéologie, ou tout simplement pour éviter ce qui s’est passé aux États-Unis où elle est devenue illégale. Inscrire l’IVG dans la constitution peut constituer quelques problèmes parfois de morale :
– Dans les couples mariés ou en concubinage, l’embryon est porteur, qu’on le veuille ou non, d’un capital génétique qui appartient également à l’homme. L’époux, le compagnon, le concubin peuvent très bien faire valoir leurs droits et vouloir légitimement les inscrire dans la constitution en juste réponse à l’IVG constitutionnelle.
– Le problème des mères porteuses : en effet, avec l’évolution des mœurs, des couples confient un embryon censé leur appartenir à une femme qui va porter le futur bébé jusqu’à l’accouchement puis leur rendre le nouveau-né. Avec le droit à l’IVG, cette femme peut très bien avorter et le couple propriétaire de l’embryon n’aura rien à redire. Ici, j’écarte l’IVG du chantage, qui elle, est punie par la loi.
– Un autre problème concerne la conscience des médecins. En effet, beaucoup de médecins gynécologues diront qu’ils ont choisi le métier de médecin pour préserver la vie et certainement pas pour la détruire. Et que l’IVG doit être l’affaire d’autres corps de métier. L’inscription de l’IVG dans la constitution fera qu’ils peuvent aller en prison s’ils refusent de la pratiquer, ce qui peut nous ramener à d’autres pratiques du moyen âge. D’autre part, beaucoup de médecins ne choisiront pas la voie de la gynécologie.
– Un cas de figure, bien que peu probable, mais sait-on jamais, que faire si des féministes extrémistes prônent l’IVG uniquement pour les embryons de sexe masculin. Évidemment je parle de ce problème à titre de spéculations théoriques.
Conclusion :
Pour le dire de façon triviale, la constitution ne se conçoit pas comme la gestion d’une page Facebook. La constitution représente l’âme suprême d’une nation. Elle est le reflet du niveau de sagesse tant de ses citoyens que de leurs représentants. Elle n’est jamais le reflet des angoisses d’un peuple, dans son intégralité ou dans l’une et l’autre de ses composantes. La constitution n’est jamais le terrain de rivalité entre les idéologies. Elle n’est pas non plus le terrain de règlement de compte entre les différents courants d’oppositions d’un pays.
Il est important de comprendre l’importance des constitutions. Il est également nécessaire de bien différencier constitution et loi. Inscrire des éléments dans une constitution sans une réflexion préalable est l’ouverture à tous les abus. Cela pourrait constituer une source de jurisprudence dans laquelle tous les groupes de pression voudraient inscrire, justement, leurs droits personnels dans la constitution. C’est la voie ouverte à la cacophonie.
Mais, comme je le dis dans tous mes ouvrages, il y a une différence entre les systèmes, et les hommes et les femmes qui portent ce système. Si on n’y prend garde à cette différence essentielle, les constitutions peuvent être détournées. Aussi, comme je l’ai dit la constitution est le reflet du niveau de sagesse des peuples. La première étape donc avant d’amender la constitution consiste justement à donner au peuple ce niveau de sagesse qui lui permet de réfléchir calmement à sa constitution.
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