Lundi: Billie Holiday, Norah Jones, Curtis Mayfield, Prince
Mardi: Prince, Marvin Gaye, Jimi Hendrix, Stevie Wonder
Mercredi: Stevie Wonder, James Brown, Nina Simone, John Coltrane,
Jeudi: John Coltrane/Thelonious Monk
Vendredi: Miles Davis.
Ma conjointe était tout le week-end, jusqu'à lundi, loin de moi. Et je savais que cette adaptation cinématographique d'Anaïs Barbeau-Lavalette et Valérie Beaugrand-Champagne ne l'intéressait pas autant que She Said ou The Fabelmans (pas sorti , baby!!!!, le 23, pas avant, un soir de belle neige pleine de candeur, on ira).
J'y suis allé seul. sur l'heure du midi. Et j'ai fréquenté la réalisatrice dans mes années étudiantes. J'étais presque gagné d'avance, mais fallait respecter l'esprit du livre.
WOW!
J'ai adoré tous les choix. Ce film avait déjà des propos extraordinairement humains dans le livre original, ces lignes nous entrent dedans avec une portée remarquable. Entendre Jean Seberg dire que mourir ne serait pas anormal pour mettre fin à ses souffrances (elle parle du chien dans le film) avec ce que l'on sait, a une résonnance particulièrement intense. Kacey Rohl est formidable. Denis Ménochet, en Gary, l'est tout autant. K.C. Collins est parfait. Anaïs et Valérie ont fait tous les bons choix. J'avais l'impression qu'on pigeait dans ma boite personnelle de mémorables lectures, et qu'on en faisait une application parfaite sur grand écran.
Je ne sais pas si elle me reconnaîtrait, avec le temps, Anaïs était étudiante en cinéma deux ans avant moi, je n'aurais jamais dû le fréquenter, mais comme j'avais gagné un prix, j'étais dispo, on m'avait demandé de revenir en renfort, en scénarisation, pour son année à elle, pas avec elle, qui était réalisatrice, mais en parallèle, dans les mêmes corridors, les mêmes studios, les mêmes salles de montage, les même cocktails artificiels.
D'entendre Robert Kennedy, au moins trois fois, qui n'aura jamais été président, dire des phrases si inspirées et réunificatrices, ça me parait si étranger à la politique des États-Unis de nos jours...
Et une ligne me reste toujours en tête. Ce qui est le bien des grands films, ce qui nous reste, nous habite.
L'Amérique doit se sortir de sa préhistoire ne serais-ce que pour croire encore un peu en l'espoir.
C'est encore vrai, en 2022.
Au pays de l'Oncle race Sam.