On identifie bien désormais les signes d'un burn-out, ce syndrome d'épuisement professionnel qui frappe celles et ceux qui sont en surchauffe au travail. Mais comment la sophrologie peut-elle intervenir dans la prise en charge des travailleurs en burn-out ?
Burn-out : des critères assez bien définis
Le burnout se traduit par un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ». (Schaufeli et Greenglass, 2001)
Outre l'épuisement physique, avec d'autant plus de difficultés à récupérer car il existe des troubles du sommeil, et l'épuisement psychique qu'il provoque, le burn-out est considéré comme un processus de dégradation du rapport subjectif au travail à travers trois dimensions :
- l’épuisement émotionnel,
- le cynisme vis-à-vis du travail,
- la diminution de l’accomplissement personnel au travail.
Le burn-out n'est pas du stress, ni un "coup de fatigue". D'ailleurs, pour mieux l'appréhender, un outil permet de l'évaluer de manière précise, le Maslach Burnout Inventory (MBI).
Les causes du burn-out sont souvent multifactorielles. Elles peuvent combiner des éléments comme la surcharge de travail sur une longue durée, le manque de reconnaissance, des conflits sur les valeurs, des difficultés relationnelles avec des collègues ou supérieurs...
La prévention du burn-out au travail passe donc d'abord par des actions organisationnelles ou managériales. Pour autant, la sophrologie peut venir en appui à titre individuel en prévention, mais aussi dans la reprise du travail.
La sophrologie en prévention du burn-out
Dans les facteurs favorisant la survenue d'un burn-out, il y a des éléments liés au travail, auxquels s'ajoutent des facteurs en rapport avec l'individu. C'est le cas, par exemple, pour des personnes très investies dans leur poste, et dont l'engagement peut se faire au-delà du raisonnable, et au détriment de leur temps libre et de leur capacité à récupérer.
La sophrologie peut intervenir en prévention, pour permettre à tout travailleur qui en fait trop, de rééquilibrer son investissement au travail. Les techniques de sophrologie participent à mieux définir l'équilibre vie professionnelle/vie privée, faciliter la capacité à déconnecter et à prendre de la distance et la possibilité de bénéficier d'un sommeil récupérateur - le tout sans culpabiliser.
Encore faut-il que le candidat au burn-out s'en rende compte suffisamment tôt, et accepte de se faire aider. Le plus souvent, c'est l'entourage qui alerte sur un surinvestissement, et des plages de travail de trop grande amplitude.
La sophrologie en accompagnement à la reprise du travail
Quand la prévention n'a pas été suffisamment efficace, un arrêt-maladie est parfois décidé par un médecin qui veut laisser à la personne en burn-out le temps nécessaire pour prendre soin de sa santé, avant une éventuelle reprise dans le même poste - ou dans un autre. Il m'arrive fréquemment d'intervenir à ce stade, à la demande d'un employeur qui souhaite accompagner un collaborateur.
Un programme sur-mesure est constitué, sur 4 à 6 séances en face-à-face (et dont le contenu reste confidentiel) afin de permettre au collaborateur de :
- identifier ses situations personnelles de sur-stress pour les éviter ou les prévenir quand c’est possible,
- réduire facilement les symptômes, lorsqu’ils se manifestent, grâce à l’apprentissage d’exercices de sophrologie,
- améliorer sa gestion des émotions, notamment dans la relation avec ses clients, collègues ou supérieurs,
- rétablir son niveau de confiance et de performance au travail.
Pour aller plus loin, je vous invite à lire ce guide de la Direction générale du travail, consacré au burn-out.
J'ai également collaboré à ce hors-série gratuit de la revue My Happy Job, où plusieurs professionnels partagent leur approche du burn-out : Le burn-out de A à Z.
Laurence Roux-Fouillet
Sophrologue