Céleste Albaret, Monsieur Proust. Souvenirs recueillis par Georges Belmont, Dessins de Stéphane Manel, Adaptation de Corinne Maier, Editions Seghers, 256 p.
C'est un beau livre, agréablement illustré : on y voit Céleste Albaret, à l'oeuvre, souvent belle. Elle raconte ses dix années passées au service de Marcel Proust, et on la voit petit à petit devenir l'amie de Proust.
Céleste vient tout droit de sa Lozère natale et devient courrière pour Marcel Proust. C'est bientôt elle qui prépare son café, est chargée des "téléphonages". Elle lit un peu (Les trois mousquetaires) mais elle préfère coudre. Et puis, il y a eu, en 1919, le prix Goncourt pour A l'ombre des jeunes filles en fleurs. Céleste est l'intermédiaire avec l'éditeur, la maison Gallimard. Proust envoie un taxi pour faire venir chez les musiciens du quatuor Poulet qui joueront le Quatuor de César Franck à une heure du matin.
En 1921, Proust se rend à l'exposition Vermeer et il y revoit ce "petit pan de mur jaune" qu'il aimait tant. Et puis, enfin, un matin, il met le mot "fin", et Man Ray fait une photo. "Et puis ce fut tout"...
"Si je me suis décidée à raconter l'histoire de ma vie auprès de M. Proust, c'est parce que trop de choses ont été écrites sur lui par des gens qui l'ont moins bien connu que moi" (p. 31). On ne la croit pas toujours mais Céleste Albaret dresse un portrait touchant de Proust.
Poème écrit par Marcel Proust pour Céleste