Dans cet extrait, j’essaye de démontrer le rôle majeur des médias, sous leurs diverses formes, dans la fabrique et la création de mentalités dirigées. Le lien pour acquérir mon ouvrage se trouve en fin d’article.
Télévision et Presse écrite
Ce qui surprend le plus un étranger qui s’installe en France est la présence quasi insolente et indécente de l’information dans le quotidien des Français. Il n’est pas question ici du désir de s’informer comme c’est le cas dans beaucoup de pays africains. Il s’agit, en fait, d’une sorte de communion entre le citoyen et les journalistes. Mais une communion qui n’est pas basée sur l’égalité, mais sur la domination. Le journaliste se proclame garant de la vérité suprême ; en contrepartie, le citoyen lui voue une entière confiance. On a même pu, dans le passé, jouer sur ce fait avec le fameux slogan, vu à la télé. Ce slogan est éloquent puisqu’il corrobore cette vérité : cela est vrai parce que c’est dit à la télé. Par extension, cela est vrai parce que la presse l’écrit. La presse en parle est du reste un autre slogan utilisé par les médias.
Tant que les journalistes avaient une déontologie au-dessus de tout soupçon, leur pouvoir ne posait aucun problème dans la mesure où ils étaient, avant tout, au service de l’information neutre. Malheureusement, avec la concurrence qui s’installe, avec la recherche du sensationnel, tout laisse à penser que ce code n’est plus respecté. Ce n’est pas tant le fait de mentir, le mensonge finit toujours par se savoir et se retourner contre le menteur, mais plutôt le fait de présenter l’information de façon déformée. De plus, avec l’avènement des radios et des télévisions en continu, est apparu le phénomène de matraquage. Matraquage à coup de nouvelles répétées et perverties.
Rôle de l’écriture
Même s’il y a une tendance à la baisse, du fait de l’envahissement par le numérique, les livres ont encore une part importante auprès des Français. On lit un peu partout, dans le métro, dans le tramway, dans le train.
Toutefois, s’installe un climat de morosité, de dépression, aggravé par l’épidémie de la Covid. On constate que, aux décours des grandes dépressions, les individus sont prêts à se soumettre aux idées les plus extrêmes. Cela s’est vu à plusieurs reprises en Europe. On peut citer la peste noire qui a sévi durant une partie du XVIe siècle. Elle aboutit à de grandes réformes qui ont divisé les Européens et conduit à de grandes guerres.
Les temps changent, la relations avec les grandes morosités humaines ne sont pas les mêmes. Toutefois, persiste un comportement de désespoir de base, la quête de soi-même. Si au XVIe siècle toute l’Europe était chrétienne et se reconnaissait dans l’autorité du pape, aujourd’hui l’Europe a complètement perdu son identité.
Lorsqu’on perd la notion de soi-même, d’une façon générale, les esprits deviennent propices au dénigrement de ceux qui conservent leurs traditions et leur identité.
C’est à ce moment qu’interviennent les écrits de ceux qui se disent identitaires. Leur démarche diffère de celle des grands philosophes du XVIe siècle tels que les humanistes. Elle est surtout une pensée de rejet et de hargne.
Beaucoup d’écrits, beaucoup de thèses, ont pour sujet, justement, le grand remplacement, le choc des cultures, le choc des civilisations.
La façon d’aborder ce sujet diffère en fonction du tempérament des auteurs.
Les plus hargneux entrent en choc frontal avec une population émigrée qui ne leur a rien fait. Il y a un fait fréquent en Europe, on ne s’en prend jamais au fort, mais aux faibles. Ou du moins ceux qui sont perçus comme faibles.
D’autres penseurs et d’autres philosophes, se voulant plus élégants, écrivent des livres, en vérité, beaucoup plus vicieux. Leur talent les mène à dénigrer de façon sournoise une population méritante.
Cas particulier des intellectuels d’origine maghrébine
Le cas des intellectuels d’origine maghrébine qui contribuent au dénigrement de leurs pays d’origines, et par ce biais participent à la propagation du concept de choc des civilisations, laisse perplexe. Tout se passe, comme si, ces penseurs pour paraître plus français que les français, s’impliquent avec méthode pour donner une image fausse des pays du Maghreb. Ainsi, a-t-on pu voir quelques auteurs et quelques autrices en France et en Espagne, titulaires de prix prestigieux s’en prendre de façon directe ou indirecte à leur pays d’origine le Maroc. Leurs fictions présentent aux Européens un Maroc ésotérique où la femme est considérée comme un objet de honte. Ils représentent aux yeux des intellectuels français et espagnols la caution pour légitimer leur mépris envers le peuple marocain. Il est à noter, que certains écrivains, en fin de célébrité, prennent leur retraite dans ce même pays qu’ils ont su si bien rabaissé.
NB : Ironie du sort, ces mêmes intellectuels d’origine maghrébine, en dépit de leurs efforts de dénigrement, finissent par recevoir le retour de boomerang. Ainsi, on leur a reproché leur tête d’arabe ! Fait véridique, l’arroseur arrosé.
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