Baptisée Money Mondays, la méthode invite ses adeptes à réserver 45 minutes un lundi par mois afin d'interroger leur attitude en matière de finances personnelles, soit en mode introspectif pour les solitaires, soit sous forme de conversation ouverte et sincère pour les couples. L'objectif visé de la sorte consiste simplement à mettre à plat, en totale transparence, la situation et les pratiques des intéressés, de manière à écarter les incompréhensions et autres malentendus et, idéalement, mieux maîtriser l'avenir.
La contribution de la banque à la démarche prend les traits d'un mini-guide [PDF], rédigé par la spécialiste locale Lissy Abrahams, permettant d'enclencher les discussions. Dans cette optique, outre une présentation des règles du jeu, le document propose un parcours en quatre étapes à travers l'historique individuel, les habitudes acquises, la position actuelle et les projets à court ou long terme. Chacune comprend une poignée de questions destinées à ouvrir la voie vers la connaissance de soi (et de son conjoint).
Concrètement, il s'agit de réfléchir d'abord à l'influence de la famille pendant l'enfance et sur les comportements qui se sont progressivement imposés dans le quotidien, puis sur les inquiétudes ressenties et les réactions à des événements importants, avant de passer à une analyse quantitative des revenus, des dépenses, des engagements… mais aussi aux exigences de pilotage du budget et aux préférences de répartition (dans le couple)…, pour terminer, enfin, sur une liste de cibles rêvées, en guise d'encouragement.
Dans la vision de NAB, le défi à relever concerne essentiellement le déficit d'attention et de communication, qui se traduit directement par quelques résultats caractéristiques d'une enquête menée auprès d'un échantillon de population : un tiers des répondants ne surveillent jamais leurs flux financiers, cette proportion montant même jusqu'à 44% chez les hommes âgés de 18 à 29 ans… tandis que la moitié des représentants de cette catégorie considèrent que l'argent est générateur de frictions dans leur relation.
Le phénomène est certes sensible mais il paraît tout de même dommage que l'institution s'en tienne à une approche de sensibilisation, quand elle pourrait prolonger ses efforts dans un accompagnement opérationnel d'autant plus pertinent et, potentiellement, efficace que les Money Mondays représentent un premier pas vers la découverte des ressorts psychologiques des consommateurs et ainsi, sous réserve d'une mise en œuvre éthique, d'adapter les conseils et recommandations à chaque cas particulier.