La décision prise hier par la Cour d’appel confirme les condamnations prononcées par le tribunal militaire de Yaoundé en décembre 2021. Quatre appels sur 39 jugés recevables.
Un coup de tonnerre est survenu ce 17 novembre 2022 à la Cour d’appel du Centre à Yaoundé. Alain Fogue, Olivier Bibou Nissack n’ont plus la chance d’obtenir la réduction de leur peine d’emprisonnement ferme. On était jusqu’ici à la troisième audience en appel devant cette juridiction. Comme le 15 septembre et le 20 octobre dernier, Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) était assis au banc des avocats de la défense. Une décision de cette juridiction déclare irrecevable les appels interjetés par Olivier Bibou Nissack, Alain Fogue, Pascal Zamboue et autres militants du Mouvement pour la rfenaissance du Cameroun.
Me Emmanuel Simh, avocat du Collectif Sylvain Souop a réagi sur sa page facebook à la suite de cette décision que : « Devant une injustice aussi grossière, quand le droit est si lamentablement piétiné, seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse ».
Lire aussiGrande rencontre Gouvernement/Diaspora : séjour fructueux du MINJEC en AllemagneCette décision qui déclare irrecevable l’appel interjeté par les militants du Mrc vient ainsi mettre fin au jugement de ses nombreux militants devant la Cour d’appel du Centre. En d’autres termes, le trésorier du Mrc Alain Fogue et ses camarades vont rester en prison sur la base des condamnations prises en décembre 2021 par le tribunal militaire de Yaoundé. Sur les 39 militants, seuls quatre appels ont été jugés recevables.
La réaction du président du Collectif d’avocats Sylvain Souop ne s’est pas fait attendre : « Compte tenu de graves violations des lois d’ordre public, des entorses aux droits humains, que revêtent ces arrêts ainsi rendus ce matin, tant sur la vie des appelants que sur le fonctionnement normal de la justice en ce moment, la défense ne peut qu’exercer le recours en cassation, sans préjudice d’autres recours du droit ».
Lire aussiManifestation annoncée du MRC : bipolarisation de la classe politique et de la société civileCes cadres du Mrc ont été condamnés en décembre 2021 et en janvier 2022 pour les lourdes peines privatives de liberté allant de cinq à sept ans par le tribunal militaire de Yaoundé pour les faits de coaction de révolution et de complicité par le tribunal militaire de Yaoundé qui a rendu cinq décisions le 27 et le 28 décembre 2021 et le 17 janvier 2022.
Ces militants ont été interpellés pour avoir pris part aux manifestations pacifiques organisées par le parti. Cette marche pacifique avait pour but de dénoncer la crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et la mal gouvernance.
Le maintien en prison les leaders du Mrc intervient quelques heures après une décision du Groupe de Travail des Nations-unies sur la détention arbitraire qui appelait à la libération des militants du Mrc et plusieurs leaders sécessionnistes incarcérés depuis plusieurs années à la prison centrale de Kondengui.
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