La cellule 249, c'est celle de Ludivine, qu'elle occupe dans une prison pour femmes. Invitée à raconter son histoire lors d'un groupe de parole, elle décide de se livrer: elle a tué son fils. Son petit garçon. Elle le sait: même en prison, on la déteste pour cela. Elle devient même la cible privilégié d'une détenue particulièrement influente, ainsi que d'un directeur aux habitudes ajbectes. Mais cela fascine également. Alors malgré tout, à celles qui voudront savoir, même si jusque là personne ne l'a crue, elle raconte. La naissance de son petit Jonas, les jours heureux en famille, puis l'accident qui coûte la vie à son mari et plonge Jonas dans le coma. Ses prières désespérées pour qu'il revienne. Et son retour. Tellement différent d'avant.
Je ne sais pas comment classer ce roman. Il est conçu comme un thriller, qui nous plonge directement dans la parole de Ludivine et qui va nous y laisser suspendus. Elle ne veut pas parler, car si elle le fait, c'est l'asile. Alors le lecteur attendra qu'elle se décide. Petit à petit, la tension monte: à quoi a-t-elle été confrontée pour tuer son propre enfant? On veut savoir, on tourne les pages sans s'en rendre compte. Et en parallèle, la tension monte également dans la prison: Ludivine finira-t-elle son histoire? Elle ne ressemble en rien aux pauvres paumées qui peuplent la prison, même son langage de petite privilégiée la met à l'écart. Coincée entre les brimades quotidiennes de ses co-détenues et la perverstié du directeur, l'issue est de plus en plus incertaine.
Et quand elle reprend son récit, l'ambiance n'est pas moins noire. On bascule dans un fantastique d'autant plus dérangeant qu'il est sobre et sans fioriture. Le petit Jonas qu'elle décrit est absolument terrifiant. Froid, insensible, dangereux. Et personne d'autre qu'elle ne semble s'apercevoir que ce petit garçon n'est pas son petit garçon. Alors, que croire? Ludivine a-t-elle vraiment agi pour le mieux en éliminant son fils ou n'est-elle qu'une cinglée qui a déraillé et qui n'est en prison que par clémence? Le livre joue avec notre perception et ce genre-là, j'en suis vraiment très cliente. C'est habile, bien mené, bien rythmé avec des dialogues enlevés, des personnages attachants et une ambiance pesante et fébrile à la fois.
La note de Mélu:
A découvrir!
Un mot sur l'autrice: Marie Scanella est originaire d'Isère. Elle est l'autrice de trois romans teintés de suspens et de surnaturel.