Deux nouveaux élèves débarquent en classe de 4ème au collège Charles-Antoine. Ce que les autres élèves ignorent, c'est que Matthieu et Juliette, frères et soeurs, se connaissent à peine. Et pour cause: leur lien de famille n'est qu'une couverture. Ils appartiennent à la cellule 24, une organisation secrète qui forme des ados espions. S'ils sont extraordinairement intelligents et doués pour des choses que des jeunes normaux ne soupçonnent même pas, ils doivent absolument se fondre dans la masse. Leur mission cette fois-ci : élucider la disparition d'un professeur d'histoire-géographie. Mais derrière ce qui leur paraît un banal travail de routine se cache quelque chose de beaucoup plus tortueux.
Evidemment, j'ai tout de suite été très emballée par le principe de ce roman jeunesse. Ce n'est pas la première fois que je vois passer le concept d'enfant espion, mais sur ce coup, il est particulièrement soigné. C'est Matthieu lui même qui explique le principe de la cellule 24, que l'on découvre petit à petit avec quelques lignes fort bien amenées. Il en maitrise parfaitement les rouages, avec le ton blasé de celui qui fait ça tous les jours et c'est absolument délicieux. Les chapitres sont entrecoupés de pages du "Manue de l'ado espion", bourrés de cynisme quand on les compare avec ce que les personnages tentent d'appliquer dans l'intrigue.
Et comme c'est un bon roman jeunesse, pas d'intrigue simpliste mais un vrai roman à intrigue, à tiroirs, avec de la culture et de l'ingéniosité. On plonge volontiers dans les méandres de l'histoire et des légendes, avec des méchants sans scrupules (mais vraiment !) et un trésor caché. Un petit mélange de James Bond et d'Indiana Jone, mais qui a cours de Math à 16h.
Dernier point mais pas des moindres: on en parle de cette superbe facture des éditions Auzou? Couverture épiasse cartonnée, tranche teintée en noir, mise en page intégrant des illustrations et des cadres qui signalent les différentes sections (récit, page de manuel de l'ado espion, documents consultés...). La lecture est dynamique, agréable, cinématographique. C'est vraiment un très bel objet, et du très beau travail.
La note de Mélu:
Un mot sur l'auteur: Maxime Gillio est d'abord un auteur de romans policiers (pour adulte) que j'ai découvert avec son quatre-mains écrit avec Sophie Jomain.