Dès le départ de la crise sanitaire due au Coronavirus, le gouvernement a multiplié sciemment les erreurs et les mensonges. Il s'agissait tout à la fois de nier les effets de trente ans de politiques libérales sur l’hôpital public et de masquer l'impréparation de notre pays et le manque de matériel nécessaire. Pourtant, il faut le reconnaître, les deux mois de confinements qui nous ont été imposés entre mars et avril ont non seulement prouvé leur efficacité, mais été relativement bien gérés, que ce soit en matière d'organisation ou de communication, même si des incompréhensions persistaient.
C'est avec le déconfinement que tout part en vrille, que les consignes deviennent contradictoires, que les objectifs ne sont plus claires. Il y a à cela une raison essentielle : peu à peu la priorité du gouvernement n'est plus de sauver des vies, mais de sauver l'économie. Tout est alors fait pour remettre le pays au travail, au mépris des règles sanitaires. Les vacances furent belles, l'été faut sauvé dans la plupart des zones touristiques, mais le nombre de contaminations a explosé au point de rendre inéluctable un reconfinement.
Mais là encore, à l'Elysée comme à Matignon, on tergiverse, on ne choisit pas entre le chou sanitaire et la chèvre économique. Macron annonce que l'on reconfine, mais veut que les gens continuent au maximum de travailler, par conséquent, par rapport au mois de mars on assouplit certaines règles quitte à rendre le message incompréhensible et illisible. L'exemple le plus absurde ? La FNAC est autorisée à rester ouverte quand toutes les petites librairies doivent fermer. C'est quoi l'objectif ? Sauver l'économie ? sauver les grands groupes ? Préserver la santé des Français ?
On pourrait en rire si ce n'était pitoyable et dangereux, car les conséquences ne seront pas que sanitaires. Evidemment, à force de multiplier les exceptions, ce sont aussi les déplacements et les contacts que l'on prend le risque de multiplier et donc d'alimenter l'épidémie, mais c'est aussi la confiance dans la parole de l'Etat, à un moment où elle est déjà sérieusement abîmée, qui en sort affaiblie.
A trop vouloir sauver l'économie, Macron prépare la troisième vague et enfonce encore plus la France dans la crise économique. Et désormais politique.