Big suit Marianne, jeune femme solitaire avec son bébé Hévé ( la raison d'être de ce prénom original est bouleversante d'ailleurs) , elle se heurte à la méchanceté crasse et au regard des autres, car Marianne est grosse. L' auteur nous plonge dans son intériorité, la perception accrue du regard qui glisse, juge, se moque. L'impression d’être prisonnière de son propre corps, de ne pas être humaine, mais monstrueuse. La colère qui l'anime la haine parfois face à l'injustice, la fausse gentillesse ou les sentences des autres. Marianne rencontre George un sdf par accident et cette rencontre fait basculer sa vie ailleurs.
L'espoir, la volonté d'avoir comme les autres sa part du bonheur émerge. Ce roman est plutôt dur, sombre même si les sensations qu'éprouvent Marianne la nuit ou quand elle rencontre George donne un peu de lumière. Elle a une relation ambivalente avec son fils. Comme dans un thriller, on découvre les raisons de sa colère, on voit se profiler les interrogations autour du couple George-Marianne.
J'ai aimé la manière presque viscérale d’écrire de l'auteure, les perceptions, le côté abrupt du personnage. Le contrepoint avec George, le côté sec et ridicule de Michelle qui contrastent avec le personnage principal. Et j'ai été happé par la dernière page et la dernière phrase.
Un roman uppercut qui fait réfléchir sur notre société du paraître, sur la violence physique et verbale, sur la norme, la descente aux enfers. Un personnage auquel je me suis attachée et qui me restera en mémoire.