Par Alain Mathieu.
Le livre de Steven Koonin, ancien conseiller spécial pour le climat d’Obama, vient d’être traduit en français. C’est une excellente nouvelle pour ceux qui veulent être objectivement informés sur le climat. L’IREF est fier d’avoir été parmi les premiers, sinon le premier, à mentionner ses travaux en France.
A partir de 2013 Steven Koonin constata qu’il était impossible d’organiser un débat scientifique rigoureux sur le climat
Il est difficile de trouver un expert du climat plus qualifié que Steven Koonin. Professeur de physique à la célèbre université Caltech, il y créa la chaire de modélisation informatique et rédigea un manuel universitaire sur les modèles. Il devint ensuite le doyen de cette université.
Ses compétences étaient telles que Barack Obama le choisit en mai 2009 comme son conseiller spécial pour le climat puis le nomma sous-secrétaire d’Etat pour la science au ministère de l’Energie, en charge de définir la politique énergétique et climatique des Etats-Unis, sous le ministre Steven Chu, son ancien professeur à Caltech et prix Nobel de physique en 1997 (et actuel président du Conseil scientifique de l’Ecole de Physique et Chimie de Paris).
La politique climatique d’Obama fut moins radicale que celle de l’Europe et de la France : pas de subventions aux énergies renouvelables, à la rénovation des bâtiments et à la voiture électrique ni d’interdiction en 2035 des voitures à moteur thermique, pas de neutralité carbone en 2050, mais un simple engagement de baisser les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis de 26 % de 2014 à 2025 (dont une baisse de 32 % des centrales électriques au charbon, remplacées par des centrales au gaz de schiste). Aucun engagement financier ne fut pris, car il aurait fallu l’accord du Congrès. A la demande de 27 états républicains, le plan climatique d’Obama fut d’ailleurs gelé en février 2016 par la Cour suprême.
A partir de 2013 Steven Koonin constata qu’il était impossible d’organiser un débat scientifique rigoureux sur le climat, ce qui suscita chez lui des doutes sur la fiabilité des thèses du GIEC. Il exprima ces doutes en septembre 2014 dans un article du Wall Street Journal titré « la science du climat n’est pas établie » et à nouveau dans un article du New York Times de novembre 2015. Les réactions à ces articles furent si violentes qu’il entreprit la rédaction d’un livre, publié en avril 2021. L’IREF a probablement été le premier à en parler en France. Ce livre a connu un très grand succès aux Etats-Unis. Il a contribué à convaincre plus de la moitié des Américains qu’il n’y a pas d’urgence climatique.
Ce livre vient d’être traduit et publié en français sous le titre « Climat, la part d’incertitude » ( l’Artilleur).
Extraits :
« Les résultats des modèles climatiques doivent être présentés avec au moins une bonne pincée de sel, si ce n’est un paquet entier… Les auteurs des modèles utilisent des techniques visant à produire le résultat désiré… Leur « réglage » est du bricolage… De petits changements dans la manière de lancer le modèle peuvent conduire à des prévisions très différentes… La plus grande incertitude pesant sur la modélisation climatique découle de la façon dont les divers modèles traitent les nuages… Nous ne comprenons pas les interactions entre les nuages et les aérosols… La génération la plus récente de modèles est plus imprécise que la précédente… Les modèles donnent en moyenne un réchauffement entre 1910 et 1940 qui est la moitié environ de ce qui a été observé… Ils décrivent très mal le réchauffement observé depuis 1950… Prédire avec précision le climat des futures décennies est une chimère ».
« Plus nous en apprenons sur le système climatique, plus nous réalisons à quel point il est complexe ».
« La marge totale d’incertitude concernant l’influence des activités humaines sur le réchauffement est de 50 % ».
« En soulignant les incertitudes, j’avais brisé un code du silence semblable à l’omerta de la mafia ».
« L’information offerte par les media cherche à persuader, pas à informer ».
« Les canicules ne sont pas plus fréquentes aux Etats-Unis qu’elles ne l’étaient en 1900 ».
« Les influences humaines n’ont pas provoqué de changements observables dans les ouragans ».
« Le nombre des victimes des tornades aux Etats-Unis a été divisé par dix depuis 1875 ».
« La surface totale sur la planète des zones dévastées par des incendies a diminué de 25 % depuis 1998 ».
« Les décès dus à des évènements météorologiques sont environ 80 fois moins fréquents qu’il y a un siècle ».
« La hausse du niveau des mers, de 3,2 mm par an entre 1993 et 2010, a été similaire entre 1920 et 1950 ».
« Il est très difficile de croire que les mers inonderont nos littoraux dans un avenir proche ».
« Les évènements météorologiques les plus extrêmes ne s’inscrivent dans aucune tendance à long terme pouvant être attribuée à des influences humaines ».
« De 1961 à 2011, les rendements mondiaux de blé, de riz et de maïs ont plus que doublé ».
« Le réchauffement de la planète n’aura qu’un faible impact sur l’économie ». « Doubler la concentration de CO2, cela revient à « peindre en noir un carreau de fenêtre déjà noir » ».
« Il est absurde que des scientifiques aient peur de se faire étiqueter anti-science s’ils participent à un débat contradictoire ».
« Stabiliser les influences humaines sur le climat est une impossibilité pratique ».
Steven Koonin conclut qu’il n’y a pas d’urgence climatique.
Il dénonce « la chimère du zéro carbone » et la « décarbonation forcée et urgente ». Il montre aussi « l’impact économique positif » d’un réchauffement inférieur à 2 °C. Il prévoit que, comme dans le passé, l’humanité saura s’adapter aux changements climatiques.
Mais sa prudence scientifique extrême et son désir de ne pas nuire à son ancien employeur ont freiné sa critique des principaux mensonges sur le climat. En juin 2013 Barack Obama twittait que 97 % des scientifiques considèrent que l’homme est le principal responsable du réchauffement climatique. Certes Steven Koonin écrit que ce chiffre a été « discrédité de façon convaincante », mais il ne dénonce pas la diffusion mondiale de cette fake news. Il ne critique pas directement les deux hypothèses invraisemblables sur lesquelles reposent les thèses du GIEC : 1) que l’augmentation de la température des océans ne cause pas d’augmentation du taux de CO2 de l’atmosphère, alors qu’elle en est la cause principale (comme si l’on déniait que de la mousse apparaît quand on verse un verre de bière) ; 2) que l’augmentation du taux de CO2 est la cause unique du réchauffement (même s’il explique l’importance des variations de l’orbite de la Terre, de l’inclinaison de son axe, des émissions solaires, de la couverture nuageuse, de l’humidité de l’air, du rôle mal connu des aérosols, etc).
Malgré ces insuffisances, ce livre n’en est pas moins une mine de renseignements indispensables pour ceux qui veulent être objectivement informés sur le climat et refusent d’être les victimes d’un bombardement incessant de fake news médiatiques. C’est le meilleur livre qu’on puisse lire sur le climat. Quand la vérité sur le climat éclatera, et que l’urgence climatique disparaîtra, les lecteurs de Steven Koonin ne pourront pas dire : je ne savais pas.