Adieu à une lionne : Hélène la Crabahuteuse alias Pernelle des Impatientes

Par Isabelledelyon

Endormie depuis ce matin, toute souffrance t'est lointaine, légère comme une plume, déconnectée de ce cancer que tu as tant combattu.

J'espère que tu rêves et que ces images sont aussi belles que celles que tu laisses en nous.

Je t'aime Hélène et tu me manques, c'était tellement mieux avec toi.

Adieu à une lionne.

Des bises par milliers.



Ton livre

Je mets des liens vers trois articles de ton blog que je viens de reparcourir en diagonale :

Neuf milliards de continents ?

extrait :

"Faut-il que tu sois passé par les mêmes maux que moi, que je les laisse affleurer ici, que tu les lises, pour que nous nous comprenions ? Faut-il que tu aies souffert intensément pour que ma peine te semble soudain être comme l’écholalie de tes chagrins ? Si je suis un renard et toi un petit prince, pouvons-nous voir la rose avec le même ravissement ? Faut-il juste éprouver le besoin de comprendre ce qui a le pouvoir d’émouvoir nos "semblables" pour que nous les rejoignions quelques secondes, quelques heures, quelques années, vraiment ?"

Le(s) paradoxe(s) du crabahuteur

extrait :

"il y a une chose, une seule, que malgré tout l’amour du monde, vous n’arriverez pas à éradiquer, à déraciner de nos cœurs, de nos p’tites caboches de crabahuteuses, de crabahuteurs. Ne le prenez pas mal, ne le ressentez pas comme du défaitisme, du pessimisme, du fatalisme, comme de la défiance devant vos discours rassurants, protecteurs, devant vos espérances.
Cette chose…
c’est La PEUR.
Ce sont nos peurs.
Peur des traitements lourds.
Peur des mutilations, des balafres indélébiles.
Peur de ne pas pouvoir ré-apprivoiser notre nouveau-moi.
Peur que vous ne l’aimiez plus.
Peur de la souffrance physique.
Peur de la souffrance morale.
Peur de vous user à la corde.
Peur de voir vos yeux, un jour, nous regarder partir.
Peur de vous faire souffrir.
Peur de plomber l’insouciance de nos enfants.
Peur de ne pas les voir grandir.
Peur du monde médical, qui, parfois, nous maltraite autant
Peur de savoir que nous ne quitterons jamais le fauteuil de Denys, que le crin de cheval est fragile et que le glaive est lourd.
Peur que vous oubliiez qu’un bonbon d’hormonothérapie, ce n’est pas un cachou.
Peur que vous ne l’oubliiez pas.
Peur de ces contrôles, de ces rendez-vous incontournables, qui vont désormais ponctuer nos existences et ce JUSQU’A LA FIN DE NOS JOURS."

et pour ton humour en toutes circonstances, surtout quand c'est insupportable à vivre :

Mes p’tites perles

extraits :

Dans une salle d’attente, dans le service chimio. Une infirmière, à une patiente qui lui disait qu’elle aurait quand même bien aimé qu’on lui donne le planning de ses rayons un p’tit peu à l’avance, pour pouvoir organiser les vacances de sa famille :
— Mais Madame, je vous rappelle que vous êtes en arrêt maladie, pas en congés payés !

Voyant ma voisine rougir de honte et baisser les yeux, je ne résiste pas :

— Merci Madame de lui rappeler, de nous le rappeler à toutes. Il y a une telle ambiance club Med ici qu’on aurait parfois tendance à l’oublier. Et puis, il ne manquerait plus que les malades partent en vacances maintenant. Z’ont déjà bien d’la chance qu’on les paye à rien foutre… Non mais… Sourires dans la salle. Le teint coquelicot change de camp. Jouissance amère.

De toute façon, je dois me balader avec une aura de cocue, parce que j’ai vraiment trop d’booooooooool :

  • d’avoir encore plus de vacances que mes collègues (fortiche hein? c’est pas donné à tout l’monde de battre les profs sur ce terrain)

Je m'en irai dormir dans le paradis blanc
Où les nuits sont si longues qu'on en oublie le temps
Tout seul avec le vent
Comme dans mes rêves d'enfant
Je m'en irai courir dans le paradis blanc
Loin des regards de haine
Et des combats de sang

Michel Berger - Le Paradis Blanc

 et des messages de toutes tes soeurs d'arme sur les Impatientes qui ont le coeur bien lourd ce soir.

Merci Isabelle pour cet hommage à Hélène. Comme beaucoup d'entre nous qui te suivons, je ne la connaissais pas, mais tout à coup, elle fait partie de ma vie, avec son beau regard et ses textes magnifiques. Merci de me l'avoir fait connaître. Quand on vit dans le coeur des gens, on ne meurt jamais, et elle vit désormais dans le mien.

Merci Isabelle pour cet hommage à Hélène ( Pernelle )

Bonjour Isabelle,
C'est dur de perdre une amie très chère mais elle reste dans nos coeurs....
J'ai perdu ma soeur jumelle à mois de mai et elle me manque....
Bonne journée.
Bisous.

Hélène,Pernelle, l'amie, la petite soeur de combat qui savait nous faire rire ou pleurer est partie aujourd'hui après son endormissement.
Merci de l'avoir faite témoigner sur ton blog.Merci pour tout ce que tu as déjà tant écrit aussi.
Je fais aussi partie du peloton depuis 6 ans.
pas facile tous les jours, de vivre l'après cancer...
bises

j'ai vu ma cousine se battre pendant 6 ans également contre le cancer et quand je me retrouvait seule je pleurais pour elle ! pour que vous sachiez à quel point je comprend qu'être à la place d'une MAMAN , d'un MARI ou de SES ENFANTS ou également de VRAIS AMIS doit être encore plus pénible ! de tout coeur avec vous
Marie-Louise

Adieu Hélène tu nous manques déjà
J'ai pensé à toi tous les jours depuis que je sais que tu étais au bout du chemin
Merci d'avoir ete toi. Merci Isabelle
Dominique(de Lyon aussi) en rémission d'un carcinome canalaire

Hélène, puis Manuela... Deux femmes d'exception qui se sont battues comme des lionnes et qui ont perdu le combat contre ce foutu cancer du sein dont on nous dit "il se soigne bien"!
Certes, je suis toujours là 14 ans après un CS, mais avec une leucémie aiguë il y a 4 ans, et un ganglion "à surveiller" depuis qq mois...En théorie TOUS les ganglions avaient été enlevés avec le sein!
Je me sens enragée, perdue, découragée...
J'imagine que ce sentiment est partagé par vous toutes?
Et toi Isabelle? Comment vas tu?
Je vous serre fort...