Le printemps est presque là, on peut le toucher du bout des doigts. Sur le calendrier, le 20 Mars est désigné comme étant la date que tout le monde attend, jardinier ou pas. Samedi prochain, nous entrons donc dans une ère de renouveau de la nature.
Cet éternel éveil que nous offrent les plantes et les fleurs nous donne un coup de fouet biologique. Tous les ans, le retour au jardin se fait de plus en plus pressant.
Pour ceux qui ont de la chance, le jardin est là, devant, derrière, autour de la maison. Pour les autres, il faudra partager les jonquilles, les tulipes et les lilas avec d’autres.
Les magasins s’y mettent aussi. Il ne faudrait surtout pas passer à coté de tout ces consommateurs potentiels prés à dépenser des fortunes pour un petit (ou un grand) bout de paradis. Et les prospectus fleurissent dans les boites aux lettres. J’attends les prospectus des jardineries avec impatience car j’aime les regarder, les éplucher, faire un choix pour les 6 godets de primevères à 6€, les 10 godets de Pensées, un petit Olivier , une Glycine, un Mimosa et pourquoi pas deux ou trois Rhododendrons.
La déco et le mobilier de jardin sont aussi à l’honneur. Et j’en suis beaucoup moins fan. Je ne vois que plastique, imitation bambou, gazon synthétique, dalle en P.V.C, lame en résine et pot en plastique.
A l’heure où on veut absolument protéger la nature. Où l’intérieur de nos maison se remplis de bois, de pots en terre, de rideaux en macramé et de décor en bois flotté. Voilà qu’on nous propose pour nos extérieurs, tous ces affreux mobiliers en plastique « si pratique ». Et même les bancs dits « bancs –coffres » sont en plastique dur, inaltérable.
Et bien moi, je dis non. Non ! Non et Non !
Je rêve d’une cabane au fond du jardin. Du genre de celle qui se cache derrière les pieds de Lavande, les Immortelles, les grandes Roses Trémières et les Tournesols géants. Une cabane en bois, un bois qui est devenu gris avec le temps. J’y accrocherais tout un tas de vieux trucs pour que les oiseaux, les souris et les écureuils y trouvent leurs comptes. Il y aurait des vieilles roues de charrettes trouvées chez un paysan qui veut s’en débarrasser. Quelques pots en zinc remplis de fleurs éclatantes de couleurs. 1 ou 2 arrosoirs qui traineraient par ici et par là et bien sûr un vieux salon de jardin presque rouillé mais tellement charmant. Un peu plus loin, devant la haie, je mettrais un vieux banc en bois peint mais déjà bien écaillé et je m’assiérais, le soir, pour regarder le soleil se coucher sur ma cabane au fond du jardin. Dans cette cabane, il y aurait un vieux fauteuil en rotin, des tas de livres et des magazines vieux de quelques années. Il y aurait des coquilles de noix vides laissées par une souris ou un écureuil gourmand. Une vieille couverture et un coussin qui seraient toujours à porter de main, et deux ou trois chapeaux de soleil en paille au cas où…
Cette année, c’est décidé, mon rêve va devenir réalité. J’ai déjà trouvé les pots en zinc ( Emmaüs), une petite roue de vieille brouette, une collection de vieilles clés (EBAY), un tonneau troué, un vieux banc (don d’une amie), une cloche en laiton, plusieurs nichoirs à oiseaux (fait maison). Il ne me reste plus qu’à prier pour que les brocantes aient lieux cette année pour fouiner et trouver d’autres vieux trucs à mettre autour de ma cabane au fond du jardin. Une cabane qui va bientôt être construite avec des vieilles planches de récupération, elles proviennent de plusieurs barques de rivière et vont trouver là une deuxième vie.
J’ai hâte que le printemps arrive. Plus que quelques jours à attendre pour planter, retourner, tailler et rêver à ma prochaine petite cabane au fond du jardin.