Tant de paix sous le boisseau,
tant de périls dans l’amande,
tant de fureur dans un bruit d’ailes,
tant de ténébreux hasards
au-devant de la fourmi.
Tant de ciel pour un cyprès,
tant d’alarmes pour une source,
tant d’oubli pour une eau vive.
Tant et tant de routes prêtes
à m’égarer à ma porte.
Faut-il qu’à toi je m’arrête,
pourpre du coquelicot,
seuil secret de ma demeure,
seuil mouvant de ma demeure ?
Si je pouvais vous franchir,
fossés profonds de l’été,
droit j’irais à ma frayeur.
Mais derrière les monts
l’innocence est ma ville.
***
Paul Chaulot (1914-1969) – Soudaine écorce (Seghers, 1967)