Les soirs d’automne, lorsque les silhouettes fantomatiques des arbres effeuillés dansent dans les chaudes lumières vespérales, il repense à cette photo qu’il prit vingt ans plus tôt à Rome. Un cliché du Château Saint-Ange un soir de novembre, écrasé par un ciel rose orangé sur lequel des centaines d’étourneaux forment un nuage compact d’individus sombres qui se découpent sur le mausolée d’Hadrien et le Tibre en contrebas. Quelque part il y a sa silhouette à elle, électrique et lumineuse, mais il n’est plus sûr d’où, comme disparue de la photo en même temps que de sa vie.