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Mégafauna

Par Belzaran
Mégafauna

Titre : Mégafauna
Scénariste : Nicolas Puzenat
Dessinateur : Nicolas Puzenat
Parution : Mars 2021


« Mégafauna » pourrait être qualifiée d’uchronie, mais cela serait un peu léger. Nicolas Puzenat part du principe que Néandertal a survécu et qu’il peuple la Terre autant que l’Homo Sapiens… Une uchronie qui irait assez loin puisque l’histoire de cette BD se passe dans un univers médiéval… Ce roman graphique pèse 80 pages chez Sarbacane.

Un livre passionnant à l’épilogue raté

Dans le monde imaginé par l’auteur, les Néandertaliens et les Sapiens ne vivent pas ensemble. Les premiers ont construit une immense muraille pour se séparer de leurs cousins et les seules relations entre les deux espèces sont commerciales. Mais quand ceux du Nord décident de ne plus commercer, c’est le Sud qui risque de s’éteindre… Timoléon, scientifique et naïf, est alors envoyé en émissaire pour comprendre ce qui se trame au royaume de Néandertal.

Mégafauna

L’ouvrage se révèle original et prenant. Tel Candide, nous découvrons avec le personnage principal les caractéristiques du monde et des croyances des Nors, le nom des Néandertaliens. On est en pleine fable écologique puisque, bien évidemment les Nors respectent et vivent en harmonie avec la nature. Quant aux Sapiens, ils ont tout détruit et dépendent des ressources (préservées) du Nord. Hélas pour les Nors, tout n’est pas rose et leur rupture commerciale ne vient pas du tout de velléités hémogéniques.

« Mégafauna » se lit avec beaucoup de plaisir. Il y a des enjeux forts, des questions qui se soulèvent, des rebondissements et un vrai suspense. On tourne les pages avec une belle envie de lire la suite. Les personnages se font attachants et le monde des Nors nous enchante autant qu’il nous surprend. Il est vraiment dommage que l’épilogue soit aussi raté. Alors que l’auteur avait tout pour conclure d’une belle façon son ouvrage, ces quelques pages supplémentaires cassent son message. Un excès de cynisme qui enlève aussi le côté fable écologique qui aurait eu bien plus d’impact.

Au niveau du dessin, je n’ai pas été particulièrement séduit par le trait de Nicolas Puzenat. Il semble parfois un peu maladroit. Cependant, une fois que l’on est en pleine lecture, on l’adopte sans peine tant il est au service de la narration. Il parvient à faire vivre ce monde, à le rendre tangible et à nous accrocher, et c’est finalement tout ce qu’on lui demande.

Mégafauna

S’il n’y avait pas ce dénouement raté, « Mégafauna » serait à coup sûr une lecture de haut niveau. En ratant son atterrissage et son message, peu clair au final, Nicolas Puzenat s’est tiré une balle dans le pied. Mais il ne faudrait pas oublier les 90% de l’ouvrage passionnant et prenant, plein de mystère et de suspense qui ont enchanté le lecteur. À lire donc, en faisant fi de cette fin.

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