Test Apple Watch Ultra : c’est une tuerie (mais pas une montre GPS de l’extrême) !

Publié le 14 novembre 2022 par Jpopeck @MontreCardioGPS

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Ca fait longtemps que les Apple Watch sont vantées pour la précision de leur capteur cardio optique. Ces dernières années, la marque a plutôt développé les fonctionnalités du domaine de la santé, sans jamais trop venir marcher sur les plates-bandes de marques de sport comme Garmin.

Soudain, en 2022, tout a changé. WatchOS 9 a ajouté la programmation des entrainements, les zones de fréquence cardiaque, de nouvelles vues d’exercice, un partenaire virtuel, les métriques de foulée, la puissance en course à pied, les transitions automatiques en triathlon. Ouf, rien que ça.

Et puis, il y a surtout eu l’Apple Watch Ultra, qui a volé la vedette à tout le reste lors de la keynote d’Apple le 7 septembre. Elle ressemble à une Apple Watch, mais a été conçue dans l’objectif d’accompagner les sportifs dans les environnements les plus extrêmes (avec en plus 36h d’autonomie).

OK, ben on va voir si la promesse est tenue, parce qu’à 999€, vaut mieux pas se tromper.

Test Apple Watch Ultra : le verdict

L’Apple Watch Ultra n’est pas faite pour les sportifs du dimanche, ni pour les athlètes qui visent des performances sur Ironman, ni pour les sportifs outdoor de l’extrême. Par contre, si vous êtes un peu geek et que vous vous situez à la charnière de tous ces groupes, elle est faite pour vous !

POUR
Qualité de l’écran et de l’interface graphique
Fonctionnalités sportives
Connexion 4GCONTRE
Pas de suivi de plan d’entrainement
Imprécision du nouveau mode éco GPS

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Ce qui est nouveau sur l’Apple Watch Ultra 

  • Boitier plus gros
  • Boitier en titane
  • Ecran légèrement plus grand
  • Ecran plus lumineux (2000 nits)
  • Vitre en saphir
  • 1 bouton Action supplémentaire
  • Molette plus grosse
  • Puce multi GNSS double fréquence
  • Nouvel accéléromètre (nécessaire pour la détection des accidents de voiture)
  • Capteur de température corporelle
  • Autonomie doublée (36h)
  • Etanchéité améliorée (100m)
  • 1 haut-parleur supplémentaire
  • 1 micro supplémentaire
  • Nouveau mode économie d’énergie pour passer de 36 à 60h
  • Connexion 4G de série
  • 3 nouveaux bracelets
  • Suivi par points de passage dans l’application Boussole
  • Métriques de foulée : oscillation verticale, longueur de foulée, temps de contact au sol
  • Zones de fréquence cardiaque
  • Puissance en course à pied au poignet
  • Transitions automatiques en triathlon
  • Application pour la plongée jusqu’à 40m
  • Accroche GPS avant de lancer un enregistrement sportif
  • Watchface Wayfinder avec version de nuit (lumière rouge)
  • Grosse augmentation de prix

Présentation de la Apple Watch Ultra 

Elle remplace : aucune, c’est un nouveau modèle orienté outdoor

Au-dessus dans la gamme : aucune

En-dessous dans la gamme : Apple Watch 8

Modèle testé : Apple Watch Ultra avec bracelet Alpine orange

Pour les habitués de la marque, l’Apple Watch Ultra est bien plus grosse que toutes les autres Apple Watch. Le boitier de l’Apple Watch 8 45mm (le plus gros des 2 versions) fait 45 x 38 x 10,7mm. A côté, l’Apple Watch Ultra fait 49 x 44 x 14,4mm. En volume, ça fait une augmentation de presque 70% ! De quoi y loger facilement une plus grosse batterie.

Je ne peux pas dire que j’ai un gros poignet et pourtant, lorsque je l’ai déballée, son format ne m’a pas choqué. Quand on est habitué comme moi à différentes montres de sport comme la Suunto 9 Baro, la Fenix 7X ou la Vertix 2, ça ne fait pas de différence.

Comme l’Apple Watch Ultra a conservé un format rectangulaire, le feeling est un peu différent. Elle n’est pas si large que ça, 44mm, c’est entre une Fenix 7 et une Fenix 7S. Donc ça ne gêne pas trop quand on plie le poignet (pour faire des pompes par exemple). Mais en hauteur, 49mm plus les attaches du bracelet, c’est pas loin d’une Fenix 7X.

Après, juste visuellement, il y a aussi les gens qui n’aiment tout simplement pas le design. C’est vrai qu’on dirait qu’ils ont pris un boitier arrondi d’Apple Watch et qu’ils ont soudé dessus une extension plate, pour le rehausser. C’est vrai que ça fait un peu bizarre. Mais bon, comme d’hab’ avec Apple, il y aura toujours des gens pour être fan de ce nouveau design.

Et puis il y a aussi le renfort sur le côté, qui protège la molette. Moi j’aime bien, je trouve que ça a de la gueule, mais je pense que les avis resteront divisés.

En tout cas, on ne peut pas dire que l’Apple Watch Ultra ressemble à une montre outdoor classique.

Le boitier étant en titane, on pourrait penser que ses 61g la placent plutôt bien à côté des 73g de la Fenix 7 Sapphire (aussi en titane) ou des 79g de la Grit X Pro Titan (titane aussi). Ah ouais, sauf que les 61g qu’annonce Apple, c’est le poids du boitier seul. En fonction du bracelet, ça donne tout autre chose :

  • Trail : 71g
  • Alpine : 74g
  • Ocean : 95g

Voilà, donc le bracelet Ocean en fait une montre vraiment lourde (plus lourde que la Fenix 7X avec le bracelet silicone) mais il ne faut pas non plus dire que l’Apple Watch Ultra avec le bracelet Trail est légère. Elle est juste dans la moyenne des montres GPS de son format. Mettez-la à côté d’une Forerunner 955 (boitier de 47mm et 52g) et vous sentirez la différence.

Dans le même genre, sur le net, on lit / voit tout et n’importe quoi pour ce qui concerne la robustesse de l’Apple Watch Ultra. Qu’on soit clair : le fait que le boitier soit en titane ne le rend absolument pas plus résistant. Au contraire, le titane se raye plus facilement que l’acier (mais moins que l’aluminium) parce qu’il est moins dur. Ce qui est vrai, c’est que l’Apple Watch Ultra est étanche à 100m, répond à la norme de robustesse MIL-STD-810 de l’armée américaine et que la vitre par-dessus l’écran est en saphir (donc inrayable sauf avec du diamant).

Contrairement aux autres Apple Watch, la surface de l’écran est plate. Et on ne voit pas la limite du bord de l’écran. On ne voit donc pas de bande noire disgracieuse entre l’écran et la lunette.

Apple est une des dernières marques avec Fitbit à avoir conservé le format carré de l’écran (ou plutôt rectangulaire). C’est souvent la diagonale qui est utilisée pour représenter la taille de l’écran mais je ne trouve pas ça pertinent pour faire une comparaison avec un écran rond d’une autre montre. Avec une diagonale de 46mm (1,8’’), c’est vrai que les 35mm de la Fenix 7X (1,4’’) font pâle figure.

En fait, il fait 31 x 38mm, pour une résolution de 410 x 502 pixels. Ca fait une surface de 1178mm2, légèrement plus grande que l’écran de la Fenix 7X (989mm2). Ce qui parait dingue, c’est que l’écran de l’Apple Watch Ultra a une résolution supérieure à celle de l’iPhone 1.

D’ailleurs, j’ai beaucoup lu sur le net que l’écran de l’Apple Watch Ultra était mieux parce que plus grand que celui de l’Apple Watch 8. Hum, 1185mm2 au lieu de 1143mm2, je ne suis même pas sûr qu’on puisse vraiment faire la différence à l’œil nu.

Par contre, c’est l’écran AMOLED le plus lumineux. Ca, c’est vrai. Il peut monter à 2000nits (une unité d’intensité lumineuse) là où les autres (Apple Watch 8, Epix, 2, T-Rex 2) ne font que 1000nits. Avec ça, on est tranquille pour ce qui est de la visibilité en plein soleil.

Tout autour du boitier, on trouve :

  • La molette
  • 1 bouton à droite
  • Le nouveau bouton Action à gauche
  • 3 micros
  • 2 haut-parleurs
  • 1 trou du baromètre

La molette a été élargie, avec un plus gros crantage, pour faire défiler des écrans. Les plus poilus trouveront peut-être qu’ils s’arrachent des poils lorsqu’ils la tournent, parce que le bas frotte contre la peau du poignet.

Sur la gauche, on a maintenant un gros bouton Action orange, dont on peut choisir ce à quoi il sert. On peut par exemple s’en servir pour lancer l’application Exercice. Pour un triathlon, on pourra ainsi ouvrir Exercice par 1 pression, puis lancer l’enregistrement par une 2e pression et même réaliser les transitions.

Il peut aussi servir à différents raccourcis :

  • Chrono
  • Enregistrer un point de repère
  • Retour au point de départ
  • Plongée
  • Lampe torche
  • Rien

Apple a beaucoup communiqué dessus et franchement, je suis un peu déçu. On peut certes personnaliser sa fonction, mais il ne servira à rien dans plein de situation où ça aurait été utile d’avoir un bouton en plus. Donc si vous décidez qu’il servira à allumer la lampe torche, alors il ne servira qu’à ça, que ce soit en utilisation quotidienne ou en enregistrement sportif. Vraiment, ils ne se sont pas foulés. Coros a aussi une interface à 2 boutons + 1 molette et je trouve leur interface beaucoup plus pertinente que celle d’Apple.

D’une manière générale, contrairement à ce qui se fait sur la majorité des montres de sport, le problème c’est qu’on ne peut pas se contenter des boutons. A un moment ou un autre, l’utilisation de l’écran tactile reste indispensable. Dans 98% des cas ça fonctionnera très bien, mais il restera quelques cas particuliers, notamment en présence d’eau, quand on aura des gants, où ça peut être gênant.

Les bracelets sont tous équipés d’un système de détache rapide avec une glissière en titane qui s’ajuste parfaitement dans une rainure du boitier (du moment que vous achetez un bracelet de la marque et pas une copie asiatique).

Le bracelet Trail a l’avantage d’être léger et de bien s’ajuster pour le sport.

Le bracelet Alpine a du style, parce qu’il a un système d’attache original. Prenez-le plutôt long que court car sinon la boucle sera positionnée juste sous votre poignet, ce qui sera gênant si vous travaillez sur un ordinateur à un bureau.

Enfin, le bracelet Ocean est en silicone et sera plus adapté aux sports nautiques.

Sinon, l’Apple Watch Ultra est compatible avec les bracelets des Apple Watch 44mm et 45mm.

L’Apple Watch Ultra embarque une puce multi GNSS double fréquence. Ce mode de fonctionnement améliore la précision GPS, particulièrement en ville et en montagne. Contrairement aux réglages de Garmin où l’on peut choisir entre GPS seul et multi GNSS double fréquence en fonction de l’autonomie ou la précision recherchées, là, on n’a pas le choix, c’est double fréquence tout le temps.

Le capteur cardio optique est inchangé, avec un capteur d’oxygénation sanguine (SpO2) et 2 plaques qui, combinées avec la molette, permettent de réaliser un électrocardiogramme (ECG).

L’altimètre barométrique fonctionne aussi en profondimètre jusqu’à 40m en plongée.

Un nouveau capteur de température corporelle n’est pour le moment utilisé que pour le suivi du cycle menstruel.

Nativement l’Apple Watch Ultra ne peut se connecter qu’à une ceinture cardio en Bluetooth. On peut toutefois utiliser des appli tierces (comme Workoutdoors) qui supportent, elles, des capteurs additionnels (toujours en Bluetooth, pas d’ANT+). Ou alors on peut télécharger l’application d’un fabriquant d’accessoire pour pouvoir connecter cet accessoire :

  • Stryd pour le capteur de puissance en course à pied
  • Activelook pour les lunettes de sport connectées
  • Form pour les lunettes de natation connectées
  • Core pour la température corporelle

Reste qu’on ne peut pas connecter de radar arrière Garmin RTL515.

On ne peut pas non plus faire de diffusion de FC.

Sur l’éventail des connexions, on trouve du Bluetooth, LTE (4G) et Wifi, plusieurs micros et haut-parleurs, dont 1 est utilisé pour la sirène.

Comme toute montre connectée, l’Apple Watch Ultra ne fonctionne pas seule mais couplée à un iPhone (exclusivement) et une application. Trois applications en fait :

  • Watch pour les réglages
  • Santé pour la santé
  • Forme pour le sport

Dans la croyance populaire, Apple = interface simple et épurée. C’est aussi ce que je croyais, jusqu’à ce que je cherche à bien peaufiner les réglages de mon Apple Watch Ultra. Alors oui, si vous ne cherchez rien de particulier, c’est simple, vous sortez la montre de la boite elle se couple presque toute seule à votre iPhone et hop ça fonctionne. Bon, ça, toutes les montres connectées y arrivent. Mais ensuite, j’ai cherché à activer certaines fonctionnalités ou alors à affiner certains réglages. Hé bien là, j’ai trouvé ça bien complexe en fait.

Parfois, on veut activer une fonctionnalité mais c’est bloqué, parce qu’il faut avant ça autoriser un autre réglage. Ah et vous découvrez qu’en fait, ledit réglage, il ne faut pas le chercher dans les réglages de l’Apple Watch Ultra mais dans les réglages de l’iPhone… Pas si simple que ça finalement. Par 2 fois, j’ai dû chercher un tuto sur YouTube pour y arriver.

Ca fait quelques itérations que les Apple Watch sont des montres de sport de bon niveau, notamment par la précision de ses capteurs (particulièrement le cardio optique) et la possibilité d’y coupler un Stryd. Mais avec l’Apple Watch Ultra, l’idée est d’aller à la conquête de beaucoup plus de sportifs, les marathoniens, les traileurs (18h d’autonomie, ça couvre déjà pas mal de courses), les randonneurs, les plongeurs avec une appli qui transforme littéralement l’Apple Watch Ultra en un ordinateur de plongée, etc.

La promesse est là : l’Apple Watch Ultra est chère, mais vous allez pouvoir l’utiliser sur toutes vos activités sportives et même à chaque heure de votre vie.

Avec WatchOS 9, la prise en charge des athlètes d’endurance a été améliorée, avec la puissance au poignet, l’affichage des zones cardio (et plus seulement de la fréquence cardiaque) et la possibilité de régler des alertes de zone cardio. On retrouve donc sur l’Apple Watch Ultra (sans aller chercher d’application tierce) tous les outils qu’il faut pour suivre un plan d’entrainement. Ces nouveautés ne sont de fait pas spécifiques à l’Apple Watch Ultra mais se retrouvent également sur les Apple Watch 8 :

  • Alertes
  • Objectifs
  • Programmation d’entrainements
  • Tours automatiques et manuels

On peut programmer des entrainements (même des séances complexes, par bloc ou pyramidales) au cardio, à l’allure ou à la puissance.

Après, ce qu’il manque sur l’Apple Watch Ultra, c’est toute la phase d’analyse après entrainement. La page de statistiques post entrainement est vraiment super détaillée mais il n’y a rien pour analyser la progression dans un plan d’entrainement, la récupération ou la charge d’entrainement.

Parmi les applications tierces qu’on peut installer sur l’Apple Watch Ultra, il existe (liste non exhaustive) :

  • Strava avec laquelle on peut réaliser un entrainement. Cela dit, on n’a pas besoin de l’appli pour transférer les données des autres appli vers Strava
  • TrainingPeak
  • RunGap qui permet notamment de transférer les données vers Garmin Connect
  • HealthFit qui permet de transférer les entrainements vers plein de plateformes
  • Komoot
  • Runkeeper

L’Apple Watch Ultra est aussi un peu le nouveau couteau suisse des aventuriers, avec pas mal de fonctionnalités conçues pour leur sécurité :

  • Détection de chute
  • Connexion 4G (permet de passer un appel téléphonique sans téléphone)
  • Sirène 86db
  • Boussole avec retour départ

De base, il n’y a ni cartographie ni guidage en suivi d’itinéraire. Ca, je trouve que c’est un oubli monstrueux pour une montre GPS vendue comme le top de l’outdoor.

L’appli boussole permet simplement de retourner sur ses pas en suivant des points de passage. Mais il existe différentes applications qui permettent de pallier toutes ces absences. Je vous recommande plus que chaudement d’acheter l’application Workoutdoors parce qu’elle est pas chère (6€) et ajoute la cartographie offline, le suivi d’itinéraires GPX et la programmation d’entrainements à la puissance (accessoirement).

Autre facette des sports outdoor, l’Apple Watch Ultra embarque une application pour faire de la plongée. Ce choix peut paraître curieux parce que je pense qu’il y aurait plus de randonneurs intéressés par la cartographie que de plongeurs motivés pour faire de la plongée avec leur Apple Watch. Cela dit, ça s’explique. Apple peut laisser le champ libre à un développeur tierce pour faire une application avec cartographie mais ne peut pas se permettre de ne pas maîtriser le code d’une appli de plongée. Imaginez qu’il y ait un bug alors que le plongeur est à -40m !

Le suivi quotidien est complet, couvrant aussi bien l’activité quotidienne (nombre de pas, FC, oxygénation sanguine, calories brûlées) que le sommeil. Parmi les choses un peu plus rares, elle enregistre la variabilité de fréquence cardiaque et on peut réaliser un électrocardiogramme.

Pour décrire les capacités connectées de l’Apple Watch Ultra, on pourrait tout simplement dire que c’est un smartphone (manque juste l’appareil photo). Elle n’est compatible qu’avec un iPhone mais avec ses connexions 4G, Wifi et Bluetooth, on peut tout à fait l’utiliser sans iPhone à proximité.

On pourra alors se servir de Siri, d’applications de streaming de musique comme Deezer, d’Apple pay, dicter une réponse à un SMS, téléphoner à quelqu’un et même utiliser une des nombreuses applications de l’App store directement au poignet.

Télécharger le manuel utilisateur

Autonomie

Au fil des années, on ne peut pas dire qu’Apple ait fait des efforts pour améliorer l’autonomie de ses Apple Watch. L’Apple Watch Ultra est la première montre connectée de la marque qui puisse tenir plusieurs jours entre 2 recharges.

Apple détaille le scénario qui amène aux 36h d’autonomie annoncées. Et je dois dire que c’est du solide : 180 vérifications de l’heure, 180 notifications, 90 minutes d’utilisation d’applications et un entraînement de 60 minutes avec lecture de musique.

Donc en pratique, j’arrive systématiquement à dépasser ces 36h. Je tiens facilement 3 jours avec si j’utilise l’écran always on. Avec le mode éco (extinction automatique de l’écran), je tiens même 4 jours.

En fait, je ne la recharge pas vraiment tous les 3 jours. Je profite plutôt de la recharge rapide, qui fait qu’on peut la recharger déjà pas mal en 10 minutes. Donc finalement c’est pas trop contraignant, je la recharge juste quand j’y pense, même si je n’ai pas trop de temps devant moi. C’est plus facile qu’avec certaines montres qu’il faut laisser 2h sur le chargeur pour avoir une recharge complète.

Un jour, je suis parti au boulot avec une batterie presque déchargée. Je ne m’en suis rendu-compte qu’à 9h, il restait 11%. J’ai activé le mode économie d’énergie et j’ai tenu jusqu’au soir.

Apple a développé un nouveau mode éco qui permet d’augmenter l’autonomie jusqu’à 60h en réduisant les fonctionnalités connectées et la précision des capteurs (cardio et GPS) dans le but de pouvoir faire un WE sportif : 15 heures d’exercice, plus de 600 vérifications de l’heure, 35 minutes d’utilisation d’apps, 3 minutes de conversation et 15 heures de suivi du sommeil. Mais bon, il y aura un prix à payer du côté de la précision (voir plus bas).

En utilisation sportive, le mode classique avec GNSS double fréquence annonce 12h d’enregistrement et 18h en mode éco. Ce premier mode éco désactive l’écran (extinction automatique), coupe le Wifi et la 4G.

Dans la pratique, j’ai toujours dépassé ces performances théoriques. Je dirais plutôt dans les 16h pour le mode de base. Je pense que c’est parce que j’ai l’habitude de peaufiner mes réglages, notamment couper le Wifi quand je n’en ai pas besoin et bloquer le fonctionnement de certaines appli en arrière plan.

Le nouveau mode économie d’énergie (celui qui permet de tenir 60h en utilisation générale) va plus loin en réduisant la précision des capteurs (cardio et GPS) et désactive les tours, les alertes et les segments. Bon ça, ça veut dire que ça limite l’aventure à partir 1 WE sans câble de recharge, pas beaucoup plus.

Apple n’annonce pas de performance de ce mode en utilisation sportive uniquement mais d’après mes tests, il peut permettre d’aller jusqu’à presque 100h d’enregistrement d’une seule traite. Par contre, mes analyses de traces GPS montrent que la précision GPS est très réduite, avec des prises de position sur une dizaine de secondes puis plus rien pendant 1min50.

Lorsque la recharge est complète, l’Apple Watch Ultra envoie une notification à l’iPhone pour vous prévenir. Ca, c’est le genre de petits détails d’intégration montre connectée – smartphone qu’on ne trouve pas avec une montre GPS Garmin. Il y a aussi des alertes de batterie faible.

Apple Watch Ultra bracelet alpine

Apple Watch Ultra bracelet trail

Apple Watch Ultra bracelet ocean

Champs de donnée

  • Altitude, d+
  • Cadence : actuelle, moy
  • Distance : totale, segment, tour
  • Durée : totale, tour
  • FC : instantanée, max, moy
  • Calories : activité, totale, activité segment, totale segment
  • Longueur de foulée : instantanée, moy
  • Oscillation verticale : instantanée, moy
  • Puissance : instantanée, moy
  • Allure : instantanée, moy, glissant, segment, tour
  • Vitesse : instantanée, moy, glissant, segment, tour
  • Temps de contact au sol : instantanée, moy

Utilisation sportive de base (essentiellement running)

Sur l’application Exercice (l’application sportive de base), on retrouve les réglages qu’on est habitués à trouver sur les montres connectées de sport :

  • Personnalisation des écrans jusqu’à 5 champs de donnée (+ l’heure)
  • Personnalisation des zones cardio
  • Activation d’alertes (allure, FC puissance, durée)
  • Tour auto (à activer dans les alertes)
  • Lecture audio des alertes par Siri
  • Objectif (durée, distance, calories)

On peut désormais afficher une jauge cardio sur un écran de donnée. Si ça ne suffisait pas, on peut aussi maintenant activer une alerte de zone cardio.

Pour le coup, l’écran carré se prête bien à l’affichage des champs de données, la police est assez grosse et tout est lisible. Mieux que sur un écran rond. Je sais, petit coup de nostalgie pour les possesseurs de Forerunner 920XT…

Après, par rapport à Garmin, Apple ne propose pas beaucoup de champs de donnée.

Sur les écrans, on peut aussi placer des graphiques, d’altitude ou de puissance, par exemple.

Notez qu’Apple a fait le choix de n’afficher la puissance en course à pied que quand on court. Lorsqu’on marche, elle tombe à 0. Les autres marques font différemment, en affichant simplement une valeur de puissance plus faible en marchant qu’en courant. Mais j’imagine que la formule est différente et qu’Apple ne s’est pour l’instant penché que sur la formule de course. Ca ne posera pas de problème tant que vous vous entrainez sur une piste ou sur un terrain modérément vallonné. Mais ça peut vous décontenancer si vous vous mettez à marcher lors d’un ultra (bon, en même temps, lorsqu’on en arrive à marcher en course, on n’a probablement plus besoin de la puissance pour gérer son effort).

On peut programmer des entrainements complexes. Là, Apple fait différemment des autres marques de montres de sport sur lesquelles on programme des intervalles simples directement depuis la montre mais les séances complexes depuis l’application sur smartphone ou sur un ordinateur. Avec l’Apple Watch Ultra, il faut programmer toute la séance depuis l’écran qui s’avère, dans ce cas, relativement petit.

L’Apple Watch Ultra est la première Apple Watch qui permet d’attendre l’accroche GPS avant de lancer un enregistrement. C’est un réglage qui s’appelle Début précis et que je vous recommande d’activer.

Avant, il fallait attendre la fin du décompte 3, 2, 1, GO. Dans un environnement dégagé où l’accroche GPS est ultra rapide, c’est chiant de devoir attendre ces 4 secondes. A l’inverse, dans un environnement avec beaucoup d’obstacles, ça voulait dire qu’on pouvait partir avant d’avoir obtenu l’accroche GPS et ça, je vous l’ai déjà dit, c’est désastreux pour la précision. Désormais, l’Apple Watch Ultra adopte le même principe de fonctionnement que toutes les autres montres GPS : on choisit son profil sportif, on attend l’accroche GPS puis on lance l’enregistrement.

Avec le bouton Action, on peut marquer un tour manuel. En appuyant sur les 2 boutons en même temps (gauche et droite), on peut mettre en pause un enregistrement sans utiliser l’écran tactile (la pluie, la sueur, les gants, tout ça rend parfois l’utilisation du tactile compliquée).

J’ai été embêté plusieurs fois par l’interaction entre une manche longue et l’écran tactile. La pluie, c’est pénible pour les écrans tactiles mais si on y ajoute les manches, ça devient vraiment l’enfer. A chaque fois, j’ai mis plusieurs minutes à m’en rendre compte, jusqu’au moment où je consultai l’écran sur lequel était écrit un message du genre « voulez-vous vraiment arrêter l’enregistrement ? » A chaque fois, j’ai annulé et donc je n’ai jamais perdu de données mais bon, il suffirait que ça arrive une seule fois pendant en course pour être bien énervé.

La solution, c’est de penser à verrouiller l’écran tactile en appuyant sur la petite goutte d’eau sur la page de commandes (NB : il faut utiliser l’écran tactile pour ça). On pourra toujours utiliser la molette pour faire défiler les écrans de donnée et le bouton Action pour marquer un tour manuel. Pour le déverrouiller, il faudra faire un appui long sur la molette.

Pour moi, la gestion avec/sans écran tactile a été mieux pensée par Garmin sur les Fenix 7 / Epix 2.

Les pages de statistiques de chaque séance sont très fournies, ce n’est pas un problème. Mais il manque des éléments essentiels dans le cadre d’un plan d’entrainement.

Premièrement, on ne peut pas construire de calendrier d’entrainement. On peut juste programmer des séances d’entrainement mais pas les placer sur un calendrier pour savoir quelle séance réaliser quel jour. On ne peut pas non plus coupler Nolio ou TrainingPeaks pour transférer automatiquement les entrainements.

Ensuite, post entrainement, on n’a aucune indication sur le temps de récupération ou la charge d’entrainement. Ce qui manque le plus, finalement, c’est un statut d’entrainement.

Certes, la variabilité de fréquence cardiaque est mesurée automatiquement chaque jour et on la retrouve dans l’application Santé. Mais la présentation n’est pas géniale. On a juste un graphique présentant les valeurs de chaque jour. On n’a pas le tunnel ou les seuils qui peuvent aider à la lecture pour savoir si on est dans un jour normal ou si le corps n’a pas encore complètement récupéré (d’une maladie ou d’une grosse course).

Du point de vue des athlètes d’endurance, il manque à Apple de nombreux algorithmes physiologiques plus ou moins complexes. Ca place l’Apple Watch Ultra à peine au niveau d’une montre GPS low cost Amazfit ou Huawei.

Sur ce plan, l’application Athlytics apporte beaucoup de choses mais nécessite un abonnement annuel (32€/an) :

  • Récupération, score de préparation à l’entrainement
  • Training effect
  • Plus de mesures de VFC (en continu et la nuit)
  • Analyse sommeil : phase du sommeil, dette de sommeil

Apple parle pas mal de Fitness+, sa plateforme qui propose tout un tas de séances d’entrainement vidéo et audio. Mais pour le moment, c’est cantonné au fitness. Il n’y a pas de suggestions quotidiennes de séance de course à pied.

Outdoor

Sans surprise, l’application Boussole permet d’afficher une boussole. Mais on peut faire beaucoup plus de choses avec. En ouvrant le menu en haut à gauche, on peut afficher :

  • Cap
  • Inclinaison
  • Altitude
  • Latitude et longitude
  • La liste des points de repère enregistrés

On peut fixer un azimut. A partir de là, l’écran affiche l’écart angulaire avec cet azimut.

En bas à gauche, on peut enregistrer un point de repère, lui donner un nom, un symbole et une couleur. On ne peut qu’enregistrer la position où l’on se trouve actuellement. On ne peut pas rentrer des coordonnées GPS pour ensuite être dirigé vers ce point.

En bas à droite, on lance le retour départ. Cette fonctionnalité nécessite d’avoir fait quelques réglages particuliers, comme d’autoriser l’accès à la localisation précise. En fait, l’appli Boussole enregistre de temps en temps (environ toutes les 2min) des points de passage et ça, même si vous n’avez pas lancé un suivi d’itinéraire et même si vous n’avez pas lancé l’enregistrement d’une séance de sport. L’enregistrement des positions débute automatiquement dès que l’Apple Watch Ultra ne détecte plus de Wifi (ce qui veut dire pour elle que vous partez à l’aventure).

Ensuite, vous pouvez lui demander d’être guidé en cheminement inverse. On peut zoomer et dézoomer sur cet écran et on suit le cheminement qui nous est indiqué. C’est assez basique, car il est constitué de points espacés reliés entre eux par des lignes droites.

Donc concrètement, je pense que personne n’utilisera jamais cette fonctionnalité. C’est compliqué à mettre en œuvre et ça rend un service basique, voir archaïque. Le seul cas d’usage que je vois serait pour retrouver sa voiture sur le parking de Disney.

Dans une optique outdoor, l’application Workoutdoors me parait indispensable. Franchement, c’est l’appli qui sauve les miches de l’Apple Watch Ultra. Sans elle, mon avis sur la première montre d’Apple à destination des sportifs de l’extrême aurait été bien plus sec.

Cette application étend considérablement les capacités de l’Apple Watch Ultra, ajoutant en premier lieu la cartographie ! En plus, la bonne surprise, c’est qu’elle ne coûte que 6€ (c’est même incroyable qu’elle ne soit pas vendue plus chère, à 50€ ce serait encore un bon plan).

  • Cartographie offline
  • Suivi d’itinéraire
  • Programmation de fractionné
  • Couplage de capteurs Bluetooth (notamment capteurs de puissance vélo et course à pied)

De base, cette application télécharge sa cartographie au fil de l’eau (via Bluetooth ou 4G). Mais depuis l’application sur iPhone, on peut sélectionner des carrés de carte à télécharger en offline dans la mémoire de la montre.

Je sais ce que vous allez me demander : ‘mais que vaut cette carto par rapport à celles de Garmin et Coros ?’. J’ai mis plusieurs photos sur Instagram. Alors c’est simple : elle est meilleure que celle de Coros et meilleure que celle de Garmin de base (TopoActive). Il n’y a que la carto d’Alexis qui peut rivaliser pour une utilisation outdoor.

On ne peut pas tracer d’itinéraire dans l’appli mais on peut transférer des itinéraires GPX (même par Airdrop si vous voulez). On voit donc l’itinéraire à suivre, avec des variations de couleur en fonction de la pente (plus ou moins bleu en descente, rouge en montée) et la trace petit poucet en bleu. C’est top. Après, il n’y a pas d’alertes turn by turn.

En plus, l’appli offre des myriades de possibilité de personnalisation des écrans de donnée. Je crois qu’il y a plus de 100 configurations possibles. On peut mettre des champs de donnée en gros, des graphiques, combiner carto et champs de donnée sur le même écran. Là encore, le format carré de l’écran permet des affichages très intéressants. Mon préféré est celui où l’on a un carré de carto avec 5 données à gauche et 2 en bas. Vous vous rendez compte ? 7 champs de données plus la carto suffisamment lisible sur le même écran !

Les sorties enregistrées avec Workoutdoors sont visibles dans l’appli mais sont aussi transférées dans l’appli Forme sur l’iPhone.

Au pire, si besoin, on peut lancer plusieurs applications en parallèle. Par exemple lancer Exercice et Workoutdoors en même temps, avec 2 enregistrements en parallèle (ça bouffe plus de batterie, 14h d’autonomie d’après mon test). Ou alors, on peut partir en lançant Exercice et ouvrir Wourkoutdoors ponctuellement, juste quand on a besoin de consulter la cartographie (sans lancer d’enregistrement sur Workoutdoors).

Une des fonctions du bouton Action est d’allumer une lampe torche. Alors il n’y a pas de LED intégrées dans le boitier comme sur la Fenix 7X mais une lampe torche à l’ancienne, comme on en trouvait sur les anciennes montres GPS ou les anciens smartphones avant qu’il y ait un flash d’appareil photo. Il s’agit d’afficher un écran blanc et de pousser la luminosité au maximum. Sauf qu’avec un écran à 2000nits, ça fonctionne plutôt bien. Clairement, ça suffira pour retrouver un capuchon tombé à l’entrée d’une tente de bivouac.

Dans une optique d’aller en montagne ou en mer, on peut consulter la météo ou une application baromètre mais on ne peut pas activer d’alerte orage.

A tout moment, un appui long sur le bouton Action ouvre la page liée à la sécurité.

Pour commencer, on peut déclencher la sirène qui produit un bruit à 86dB. C’est un peu gadget mais l’idée est de pouvoir alerter quelqu’un si on se trouve dans une situation délicate. Quand on l’essaie en intérieur, ça casse un peu les oreilles mais dès qu’on est à l’extérieur, ça ne parait pas si fort que ça. Apple dit qu’on peut l’entendre à 200m. J’ai fait le test avec ma famille en forêt (sachant qu’en forêt, les bruits sont atténués). Verdict à 100m : « si on marche, on ne l’entend pas mais quand on s’arrête, on l’entend ».

Tout pendant que la sirène est active, l’écran affiche le pourcentage de batterie restant (dans le cas où vous seriez dans une situation délicate pendant longtemps).

On peut ensuite :

  • Accéder à la fiche médicale
  • Lancer le retour départ avec l’application Boussole
  • Passer un appel d’urgence

L’Apple Watch Ultra n’est pas juste une montre qui va sous l’eau, c’est bien un ordinateur de plongée. Sur ce point, il y a toutefois 2 usages à distinguer : il y a de base une application pour l’apnée et à côté l’appli Oceanic+ pour la plongée avec bouteilles.

En mode apnée, dès que vous plongez la montre dans 10cm d’eau, elle le détecte et lance l’application plongée. Il n’y a rien à faire, même pas 1 pression de bouton. Je trouve cette implémentation sympa Le capteur de température donne la température de l’eau.

Pour la plongée, je ne suis pas spécialiste mais l’Apple Watch Ultra avec son appli de plongée Oceanic+ est certifiée EN13319. La montre est étanche à 100m, mais l’application bloque à -40m.

Autre sport

Je ne sais pas combien il y a de profils sportifs. Je ne les ai pas comptés, mais il y en a beaucoup. Cela dit, ils sont presque tous des clones sans trop d’intérêt qui affichent cardio, distance, calories, chrono. Mais bon, le fait d’avoir plein de profils sportifs permet de discriminer les enregistrements plus tard et aussi de personnaliser les réglages en fonction des sports.

En musculation, le renfort qui protège la molette pourra s’avérer utile si vous utilisez des gants et devrait éviter pas mal d’appuis intempestifs.

Mais l’Apple Watch Ultra a encore pas mal de lacunes en musculation. On ne peut par exemple pas programmer une séance qui enchaine plusieurs exercices. On peut juste programmer des durées d’exercice. Là, Apple est en retard sur la concurrence qui détecte les mouvements et compte les séries.

Pour la natation, l’Apple Watch Ultra fonctionne aussi bien en piscine qu’en eau libre. Dans le mode piscine, on peut définir la longueur du bassin de 0m à plus de 377m (j’ai pas réussi à trouver la limite haute. Elle détecte automatiquement les séances faites avec une planche, ce que je n’ai jamais vu sur aucune autre montre GPS.

Comme pour tous les profils de sports aquatiques, l’écran tactile est verrouillé. On le déverrouille par un appui long sur la molette, ce qui déclenche un bruit grave pendant quelques secondes, dont l’objectif est d’évacuer les gouttes d’eau qui seraient restées coincées dans les haut-parleurs.

Le profil de triathlon est complet, avec la prise en compte des transitions et le choix entre faire les transitions manuellement ou automatiquement (actuellement, il n’y a que la Wahoo Elemnt Rival qui sache le faire).

Apple annonce que l’autonomie est suffisante (en mode éco) pour réaliser un Ironman. Ca, c’est le slogan publicitaire. Dans la réalité, étant donné qu’on ne peut pas y coupler un capteur de puissance vélo, je ne vois pas de triathlète de ce niveau se tourner vers une Apple Watch Ultra.

L’application Workoutdoors permet de coupler des capteurs de puissance (vélo et course à pied) mais ne propose pas de profil triathlon. Pas de bol…

Au-delà du triathlon, on peut aussi éditer un profil Multisport avec le nombre de sports qu’on veut et ceux qu’on veut. Avec ça, on peut utiliser l’Apple Watch Ultra aussi bien sur un duathlon qu’un raid multisports. On appui sur le bouton Action pour passer à la phase suivante. Par contre, il faut programmer l’ordre à l’avance. On ne peut pas faire un run&bike à l’infini.

Précision GPS

Je vais commencer par planter le décors pour la nouvelle puce multi GNSS double fréquence avec ces 2 tours de piste (je dis bien : 2).

En forêt, en ligne droite, on voit que la trace de l’Apple Watch Ultra (double fréquence) colle bien à celle de la Tactix 7 (double fréquence).

A plusieurs reprises, j’ai eu des allures bizarres affichées à l’écran, avec une tendance à être plutôt lente par rapport aux autres montres que j’utilisais. Pourtant, les traces GPS sont toujours bonnes. Je ne sais pas trop d’où ça vient.

Dans ce virage en S, la meilleure trace est celle de l’Apple Watch Ultra.

Malgré tout, la précision GPS de l’Apple Watch Ultra dépend de l’environnement, comme pour toutes les autres montres GPS. Ici, on voit bien la différence entre la partie gauche (champ) et la partie droite (forêt).

Par contre, voilà ce que donne le nouveau mode économie d’énergie (celui qui permet d’atteindre 60h d’utilisation mixte sur 1 charge ou à peu près 100h d’enregistrement GPS d’après mon test). C’est vraiment pas beau. J’ai ouvert le fichier GPX et il s’avère qu’avec ce mode, l’Apple Watch Ultra enregistre 10 à 15 points à 1 seconde d’intervalle puis plus rien pendant environ 1min30. Forcément, ça se voit sur la trace GPS. Sans surprise, à la fin, la précision sur la mesure de la distance n’y est pas.

Pour ce qui est de l’altimètre, il a systématiquement enregistré un peu plus de dénivelé que les autres montres GPS.

Activité quotidienne

Sur la montre, l’analyse de l’activité quotidienne n’est finalement pas très développée. La pièce centrale est constituée des fameux 3 cercles d’activité :

  • Bouger : objectif d’un certain nombre de calories d’activité
  • M’entrainer : objectif d’un certain nombre de minutes d’entrainement
  • Me lever : objectif de se lever chaque heure de la journée

En plus de ça, on a aussi la distance parcourue et le nombre d’étages gravis.

Le problème, c’est qu’aucun de ces indicateurs ne prend en compte l’aspect récupération. Un indicateur comme le Body battery de Garmin est plus global parce qu’il intègre aussi bien la dépense d’énergie en journée que la récupération la nuit.

Cette lacune va encore plus loin. C’est-à-dire que le lendemain d’un Ironman, l’Apple Watch Ultra va encore vous incitez à vous bouger pour compléter vos 3 anneaux d’activité…

Mais quand on va jeter un coup d’œil à l’application Santé sur l’iPhone, on réalise tout ce que les capteurs mesurent en continu, de façon discrète :

  • Calories en activité
  • Calories au repos
  • Niveaux sonores ambiants
  • Fréquence cardiaque
  • Oxygénation sanguine
  • Durée d’exercice
  • Distance
  • Nombre de pas
  • Minutes d’exercice
  • Minutes debout
  • Longueur des pas
  • Temps de double appui (quand vos 2 pieds touchent le sol quand vous marchez)
  • Vitesse de marche (5,2km/h, oui, j’ai des grandes jambes)
  • Heures debout
  • Variabilité de fréquence cardiaque
  • FC moyenne de marche
  • Etages montés
  • Fréquence respiratoire
  • Sommeil
  • FC au repos
  • Température au poignet
  • Stabilité de la marche
  • Asymétrie de la marche
  • Vitesse dans les escaliers en descente et en montée (c’est marrant, je monte plus vite que je ne descends)
  • Electrocardiogramme
  • Récupération cardiaque
  • Distance à vélo
  • Allure de course
  • Puissance de course
  • Poids
  • Niveau sonore des écouteurs (avec des notifications lorsque c’est trop fort, ça m’est arrivé 1 fois, à 93dB)

Bon voilà, c’est ouf, non ? Bon, si vous cherchez une super montre pour un suivi santé, une Apple Watch 8 fera l’affaire pour moins cher qu’une Apple Watch Ultra.

WatchOS 9 a renforcé l’analyse du sommeil en ajoutant le détail des phases de sommeil.

Mais avant ça, en soirée, l’Apple Watch Ultra bascule dans un mode de préparation au sommeil à une heure que vous avez définie. L’écran ne va plus afficher la belle watchface brillante (remplacée par un écran noir qui n’affiche que l’heure) et les interactions vont être réduites. Il va même falloir appuyer sur la molette pour déverrouiller l’Apple Watch Ultra avant de pouvoir accéder à quoi que ce soit. L’idée est de retirer toute distraction qui pourrait vous exciter au lieu de vous préparer à aller vous coucher.

Tout ça se règle dans le programme de sommeil : heure de coucher, heure de réveil, objectif de sommeil et durée de la période de préparation au sommeil.

Pour ma part, j’ai peut-être réglé cette heure un peu tôt (23h – 45min) et il y a souvent conflit avec le travail pour le blog. En gros, je me suis déjà retrouvé plusieurs fois à galérer pendant que j’écrivais ce test de l’Apple Watch Ultra le soir. Chaque fois que je voulais vérifier un truc sur la montre, il fallait que je la déverrouille, grrrr…

Ensuite, on obtient l’analyse du sommeil avec les heures et la durée du sommeil, le temps passé dans chaque phase. Un graphique compare les durées de sommeil sur les 14 derniers jours pour voir si vous êtes constant.

Le suivi de la variabilité de fréquence cardiaque n’est pas top. Pour commencer, par défaut, la montre ne prend qu’une mesure par nuit, ce qui n’est vraiment pas top. Parce qu’on a parfois des points complètement faux mais comme il n’y en a qu’un, le graphique est complètement à côté de la plaque.

Il y a une astuce pour améliorer ça. Il faut aller dans les réglages du suivi du cœur dans l’appli Watch. On désactive la détection du rythme irrégulier et on active la détection de fibrillation auriculaire (historique de FA). Il faut mentir en disant qu’un médecin vous a bien diagnostiqué une fibrillation auriculaire et hop, magie, l’Apple Watch Ultra enregistre la VFC toutes les 5-10min.

Sinon, l’autre solution, c’est d’utiliser une application Athlytics qui enregistre la VFC environ toutes les 2h et qui alimente Santé.

Le capteur de température corporelle n’affiche pas exactement votre température mais plutôt la variation par rapport à votre température normale. On imagine que ça puisse servir à détecter des maladies mais non, pour l’instant (ça évoluera peut-être dans une mise à jour) ça ne sert qu’à la construction du cycle menstruel. Le petit détail, c’est que l’application Santé ne présentera que le cycle passé. Il n’y a pas de prédiction du jour d’ovulation.

Montre connectée

La watchface Wayfinder est exclusive à l’Apple Watch Ultra. C’est un tableau de bord à elle toute seule. Elle affiche :

  • L’heure
  • La boussole
  • Les coordonnées GPS
  • 8 zones personnalisables (appelées complications) : 4 dans les coins de l’écran et 4 au centre

Les 4 complications centrales sont des boutons raccourcis, pour lancer une application comme Strava ou Deezer.

Les 4 complications des coins sont d’abord une zone d’information (batterie, calendrier, activité quotidienne, etc) sur lesquelles on peut cliquer pour ouvrir l’application correspondante.

L’écran est suffisamment grand et ce n’est pas du tout galère de viser la bonne zone pour lancer la bonne appli.

A la première initialisation, l’Apple Watch Ultra réplique les applications présentes sur votre iPhone et qui sont compatibles avec Watch OS. Il n’y a rien à faire. On retrouve ainsi des applications sportives (Strava, Komoot, Stryd, Runkeeper, etc) et d’autres (Shazam, dictaphone, Messenger, Apple podcast, etc). A partir de là, l’Apple Watch Ultra s’intègre dans la vie de ces applications, leurs notifications, etc.

L’Apple Watch Ultra est certes compatible 4G de série (ce qui n’est pas le cas de toutes les autres Apple Watch, pour lesquelles il y a des modèles 4G et des modèles Bluetooth). Cela dit, juste après le déballage, ça ne fonctionne pas, il faut prendre un abonnement pour prendre en charge le transfert de données. C’est en plus de l’abonnement de votre iPhone. Chez Orange, ça coûte 10€ pour la mise en service puis 5€/mois.

L’activation d’un abonnement 4G apporte pas mal d’avantages liés au fait que l’Apple Watch Ultra devient dans les faits entièrement indépendante de l’iPhone.

Ca permet notamment à vos proches de vous suivre via l’application Findmy. C’est pas aussi complet que le LiveTrack de Garmin parce que vos proches n’auront pas l’itinéraire que vous avez emprunté mais juste votre position. D’un point de vue sécurité, ça suffit. Si vous êtes encore conscient mais dans une situation délicate, vous pourrez alors directement passer un appel (vers des proches ou les secours). Là, c’est mieux que Garmin.

L’Apple Watch Ultra détecte les chutes et maintenant aussi les accidents de voiture.

Bien évidemment, toutes ces fonctionnalités de sécurité ne sont pas universelles et nécessitent d’être sous couverture réseau. En montagne, dans une zone blanche, ça ne fonctionnera pas.

Le système permettant les appels téléphoniques a été amélioré. Les 3 micros permettent de corriger les bruits d’ambiance comme le vent qui souffle dans le micro et les 2 haut-parleurs sont 40% plus puissants que ceux de l’Apple Watch 8. J’ai essayé, que ce soit pour appeler ou en décrochant un appel et aucun de mes correspondants n’a jamais réussi à deviner que j’utilisais ma montre à la place de mon téléphone. Même en extérieur.

L’Apple Watch Ultra reçoit toutes les notifications des applications de votre iPhone. Enfin, toutes celles que vous avez autorisées, parce que pour éviter d’être submergé, vous pouvez (et c’est mieux) bloquer certaines notifications.

En plus, maintenant, je peux enfin répondre aux messages. On peut utiliser des messages préformatés, le clavier ou plus simplement dicter la réponse avec Siri (et ça fonctionne très bien en français).

Apple Pay fonctionne parfaitement, partout. Quand j’ai vu la semaine dernière que Max arrêtait son service de carte bleue électronique qui permettait jusqu’à présent à la majorité des utilisateurs français de Garmin Pay d’utiliser le paiement sans contact de Garmin, je me suis dit qu’avec Apple Pay, ce genre de mésaventure n’arrivera jamais.

Je n’avais jamais utilisé Apple Pay avec mon iPhone auparavant. Il n’y a rien à faire, rien à configurer, puisque tout est déjà configuré pour l’App Store.

On appuie 2 fois sur le bouton de droite, l’image de votre CB apparait à l’écran et on paie (sans limite de 50€).

Conclusion du test de la Apple Watch Ultra 

Soyons réalistes, le nombre d’acheteurs qui vont vraiment pratiquer des sports extrêmes avec une Apple Watch Ultra va se compter sur les doigts d’une main. De la même manière que la majorité de ceux qui achètent un 4×4 vont rarement dans la brousse ou dans le désert.

L’Apple Watch Ultra ne conviendra pas non plus aux sportifs en quête de performance très poussée. Ceux-là ont besoin de pouvoir suivre un plan d’entrainement, connecter un capteur de puissance à vélo, analyser la charge d’entrainement et l’équilibre entre progression et fatigue, etc.

Pour mon usage, mon avis pendant longtemps aurait été : « il n’y a aucune chance que j’achète une Apple Watch tant qu’elle ne fait pas de navigation ». En soi, l’Apple Watch Ultra ne fait toujours pas de navigation (non, le guidage par points de passage de la Boussole n’est pas de la navigation) mais l’appli Workoutdoors vient sauver les fesses d’Apple. Avec cette application, l’Apple Watch Ultra devient une super montre ! Et je suis curieux de voir les prochaines mises à jour. Parce que bon nombre de carences que j’ai relevées pourraient être réglées par de simples mises à jour.

D’un autre côté, ce serait con d’acheter une Apple Watch Ultra uniquement pour ses capacités sportives. Il y a d’autres montres GPS qui font mieux et même parfois pour moins cher. L’intérêt d’acheter une Apple Watch Ultra, c’est aussi d’exploiter ses fonctionnalités connectées (ce que je ne fais peut-être pas encore assez).

Finalement, la principale force de l’Apple Watch Ultra, c’est son extrême polyvalence. Là où Garmin a plusieurs gammes de montres, pour la course à pied, le triathlon, l’outdoor, la plongée, etc, l’Apple Watch Ultra fait tout toute seule, y compris remplacer votre iPhone. Et au besoin, on pourra compléter ses fonctionnalités en téléchargeant une application qui va bien, que ce soit pour un usage sportif ou quotidien.

Tout ça c’est beau mais en fait, la raison principale qui va faire que l’Apple Watch Ultra va se vendre comme des petits pains, c’est son autonomie augmentée. Point barre.

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Lorsque vous consultez un article de « test », vérifiez toujours qu’il contient des vraies photos prises pendant le test. S’il ne contient que des images du produit sur fond blanc, alors ce n’est pas un test. L’auteur d’un tel article l’a écrit sans jamais avoir eu le produit dans les mains. Je vous laisse juger de la pertinence de ses analyses…

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