Il n’y eut ni iceberg ni orchestre jouant jusqu’à la dernière minute avant qu’il ne sombrât. Le navire ne portait pas un nom à consonance héroïque ou biblique. Il coula seul et ignoré de tous, emportant dans les abysses douze marins dont les familles ignorèrent ce qu’il leur était arrivé. Il y eut un article dans le journal local et c’en fut terminé. Ensuite, douze cérémonies funéraires sans corps dans un village celte perché sur une colline d’herbes et de roches sombres. Et plus personne n’en parla ailleurs qu’au pub du port, certains soirs de brouillard.