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Après un Tour de France décevant, Alejandro Valverde s'était
repris en remportant avec brio la Classica San Sébastian. L'espagnol était donc (re)partit sur de bons rails en vue des JO, qu'il avait qualifié, en exagérant sûrement un peu, de l'objectif de sa
saison -le Tour comptait en fait au moins autant pour lui. Il faut quand même dire que le parcours de ces JO, sélectif, était taillé pour Valverde. Néanmoins, si Alejandro partait avec la pancarte
de favori n°1, il était loin d'être le seul à espérer et surtout à avoir les moyens de devenir champion olympiques pour les 4 années à venir. L'Italie, avec Bettini en leader, était la principale
concurrente de l'Espagne, et il fallait également faire attention à quelques coureurs d'autres nations, comme les frères Schleck par exemple.
Justement, les Schleck : ce fut le cadet, Andy, qui lança véritablement les hostilités décisives pour la victoire, à 16 km du but. Rebellin et S.Sanchez sentent le bon coup et le rejoignent.
Le trio royal semble partit pour se disputer le titre olympique, mais derrière, Kolobnev et Rogers, repris ensuite par Cancellara, se donnent à fond pour rejoindre les 3 hommes. Ils y parviendront
à 800 mètres de la ligne ; la victoire se joue alors au sprint entre les 6 coureurs. S.Sanchez, le moins attendu des coureurs de sa sélection, est pourtant bien le plus fort du groupe et offre à
l'Espagne une belle médaille d'or.
Valverde et Bettini, les deux grands favoris, se sont neutralisés - à force de se surveiller, ils n'ont pas peser sur la course. Alejandro avait pourtant d'assez bonnes jambes (il termine 13e à 22"
de Sanchez, dans un groupe en contre).
Alors, doit-on être déçu que l'espagnol n'est pas gagné, ou satisfait que son équipe ai été victorieuse ? Je
dirais...les deux. Avec la victoire de Sanchez, on ne peut pas parler de défaite de Valverde. Mais les JO figurait quand même parmis les grands objectifs d'Alejandro cette saison, alors si cet
objectif n'est pas vraiment raté, il n'est pas non plus réussi. En fait, il peut s'estimer heureux que Sanchez est réussi à battre ses 5 rivaux au sprint, comme cela, on ne peut rien lui
reprocher.
Valverde partait pourtant favori, avec la meilleure sélection à ses côtés. Et c'est justement son équipe qui représentait pour lui le plus grand danger. Pensez ! Contador, Sastre, Freire et
S.Sanchez, quatre coureurs figurant parmis les tout meilleurs mondiaux, se mettrent totalement au service d'Alejandro, sans arrière-pensée, était-ce vraiment possible ? Sanchez a de plus les même
caractéristiques que Valverde (c'est un puncheur/grimpeur) et s'il n'est pas très médiatisé, ce n'est pas non plus une surprise de le voir gagner ici, à Pékin. Et après tout, c'est mérité : il y a
2 ans, il s'était sacrifié, légitimement mais sans victoire au bout, pour Alejandro (c'était lors du Mondial, remporté par Bettini) - il n'a donc pas voler cette victoire !
La stratégie espagnole était de toutes façons très bien ficelée : S.Sanchez et Sastre devaient être offensifs et tenter des coups, et Valverde (plutôt) défensif, en vue d'un sprint bien entendu.
C'est la tactique offensive qui a fonctionné, tant mieux pour Sanchez, mais cela aurait très bien pu être l'autre et sourire donc à Alejandro. Sa 13e place prouve qu'il était bien dans le coup,
prêt à régler ses rivaux au sprint s'il l'aurait fallu.
Au final, que retenir de ces JO ? Pas grand chose, en fait...
L'espagne est la meilleure nation cycliste, devançant depuis peu l'Italie
Valverde a du mal à concrétiser lorsqu'il est favori et les évènements mondiaux ne lui réussirent décidement jamais (mais il faut dire qu'il était très marqué par Bettini) - et encore, on ne sait
pas ce qui ce serait passé si Sanchez n'avait pas figuré dans le trio de tête au final (Sastre et Valverde auraient roulé pour rattraper le groupe de tête et Alejandro aurait très bien pu régler
tout le monde au sprint).
Une course peu enrichissante donc, anecdotique (pour Valverde, entendez bien) si elle ne se serait pas disputé dans un cadre olympique.
Place maintenant (fin août en fait) à la Vuelta, 3e des 4 objectifs de la saison d'Alejandro Valverde. Remarquez, d'ailleurs, le paradoxe suivant : Valverde n'a pour l'instant (vraiment) réussi
aucun de ses objectifs désignés (le Tour et les JO), et pourtant, cette saison est la meilleure de sa carrière et il est, à n'en pas douter, le meilleur coureur de l'année. Voilà, c'était juste
pour le signaler au passage, mais également pour consoler quelques fans peut-être déçu que Valverde n'est pas été champion olympique : JO ou pas, Alejandro est bel et bien le meilleur coureur du
peloton !