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Voltaero, la révolution par l’évolution

Publié le 11 novembre 2022 par Toulouseweb
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VoltAero est une société qui développe un aéronef unique, de la classe aviation générale, avec une propulsion électrique hybride pour permettre des vols sûrs, silencieux et soucieux de l’environnement.

Voltaero c’est actuellement une équipe de 25 personnes au total en France , dont 19 techniques, et une dizaine de collaborateurs en Italie, qui œuvrent à la certification, au design, à la mise en place des prototypes.

Partis dès le départ avec la solution de l’hybridation, Voltaero a considéré que le décollage vertical était néfaste pour la performance des batteries et pour à la fois aborder le décollage, l’atterrissage, et le vol. Voltaero considère que le décollage/ atterrissage vertical réduit la durée de vie de la batterie, et représente une partie trop énergivore et coûteuse sur la mission vol. Pour cette raison, Jean Botti précise que l’équipe est partie très tôt avec un décollage très court, équilibré, avec en tête la réduction de la consommation d’énergie et des coûts.

VolAero a d’abord développé un prototype à partir d’un avion existant (base Cessna 337) en le modifiant sur sa fonction de propulsion par changement de motorisation. Cette dernière devenant électro-hybride. Le prototype correspondant nommé Cassio 1 vole maintenant depuis pratiquement 2 ans et a réalisé 175 vols ,  plus de 10000 kilomètres et de multiples atterrissages.

Le concept de motorisation étant validé, VoltAero prévoit maintenant de développer trois appareils nommés suivant leur niveau de puissance, située entre 330 et 600 kW : le Cassio 330 (4/5 places), le Cassio 480 (6 places) et le Cassio 600 (10/12 places). Les avions pourront effectuer des vols 100% électriques sur moins de 200 km puis passer en mode hybride au-delà.

Voltaero, la révolution par l’évolution
Voltaero, la révolution par l’évolution

Jean Botti explique: “Si on regarde un Cassio, l’avion de Voltaero, il y a des petites ailes a l’avant nommées canards,et des grandes ailes sur l’arriere, plus un empennage arrière horizontal, qui est caracteristique des avions que l’on nomme tri-surfaces. Entre les deux, une porte, assez grande, qui nous permet de rentrer directement un handicapé avec sa chaise roulante, et même un brancard. Cet avion peut aujourd’hui transporter des malades, et même de nuit, sans bruit, grâce à la propulsion électrique.”

VoltAero a mis le passager au centre de ses préoccupations. Le passager est un client, pour lequel l’aviation doit apporter un service, du confort, à coût énergétique et financier moindre. VoltAero est très attaché à cette vision.

Le concept d’avion tri surface (ailes avant ou canard fixe, ailes principales, empennage arrière) n’a pas été inventé par VoltAero mais la société l’a exploité au mieux pour pouvoir faire un avion agréable, qui se pilote très bien.  Et quand on combine le brevet VoltAero de propulsion électro-hybride  avec cette aérodynamique nouvelle de l’avion, on obtient un avion très performant.

L’avion Cassio est hybride utilisant l’énergie thermique et électrique. Le thermique sert à recharger les batteries en vol pour étendre le périmètre de vol et assurer la sécurité pour la poursuite du vol en cas de defaillance du syteme électrique. Le moteur hybride est compatible avec les biocarburants et le sera plus tard avec l’hydrogène.

Les avions Cassio sont équipés de batteries au lithium, par EPS (Electric Power Systems https://epsenergy.com/), qui est basé aux Etats-Unis, avec une grande expertise technique de certification aéronautique pour ses produits.

La certification des avions Cassio a commencé en octobre 2021 et devrait finir en 2024 avec l’entrée en service du premier Cassio, version 330 (4/5 places). La production des avions se fera à Rochefort, en Aquitaine, dans une nouvelle usine et l’objectif est de produire et de vendre 150 avions par an en rythme de croisière.

Il est visé 20% de part de marché de l’aviation d’affaires régionale, en utilisant les infrastructures existantes. L’intention n’est pas d’amener le passager au dernier kilomètre ni de venir le chercher sur le toit de sa maison mais plutôt d’utiliser au mieux des aérodromes qui aujourd’hui sont sous utilisés. Une nouvelle expérience de vol bien plus intéressante pourra alors se développer. L’aviation régionale doit désenclaver, être plus fluide, moins encombrée.  Il s’agit de repenser l’aviation générale avec un avion plus économe et respectueux de l’environnement.

Avec l’avion Cassio, VoltAero souhaite aussi recréer l’Aeropostale, avec le transport rapide de petits colis, d’objets périssables, de dons d’organes, par exemple. Ces avions peuvent également être convertis en avions militaires pour de la reconnaissance, du transport spécifique, de la dronisation, de l’entrainement de pilotes, avec de faibles signatures.

La structure avion est en aluminium avec certaines parties qui pourraient à l’avenir être en carbone (ailes).  L’avion Cassio se recycle entièrement, à commencer par ses batteries. En effet, des discussions ont lieu pour que le fournisseur les récupère lorsqu’elles deviennent trop usagées pour l’aéronautique afin de continuer à les utiliser pour d’autres usages, de type stationnaire. Tout un écosystème permet alors de recycler la batterie en dehors de l’avion.

Quant à l’aluminium et les intérieurs conçus par VoltAero, ils se recyclent très bien. Globalement le recyclage est une préoccupation majeure de Voltaero.

Voltaero, la révolution par l’évolution

Jean Botti explique: “Le crédo que porte la société VoltAero : la révolution par l’évolution. Cela passe aussi par la façon dont on peut tirer la meilleure utilisation des infrastructures déjà existantes. Tous les aéroports ne seront pas équipés d’un seul coup de chargeurs électriques. VoltAero évolue avec les infrastructures existantes, et l’hybride électrique est aujourd’hui la solution. L’avion Cassio en représente une réponse testée et performante pour un avion sûr, silencieux, respectueux de l’environnement, utilisant les infrastructures existantes et centré sur le besoin client. Ceci est un point extremement important pour les utilisateurs qui n’encoureront pas le risque de rester a “sec” d’électricite si l’aerodrome n’est pas encore pourvu de chargeurs. On pourra simplement decoller en pur moteur thermique et recharger les batteries en vol…”.

Nadia Didelot pour AeroMorning


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