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"Le lion des Flandres" de Roger Facon

Par Cassiopea

Le lion des Flandres
Auteur: Roger Facon
Éditions: Archipel (13 Mars 2013)
ISBN: 78-2809810301
300 pages

Quatrième de couverture

Juin 1936. L'inspecteur Frémont, dit le Lion, quitte ses terres du Nord. Il vient d'être promu aux «affaires réservées» par Roger Salengro, le nouveau ministre de l'Intérieur. Très vite, il est chargé d'un dossier délicat : le taxi Fernand Lemoine, un ancien flic, a été abattu d'une balle dans la nuque en plein Paris, au volant de sa Citroën. L'homme rentrait d'Allemagne et était membre du Souvenir Jaurès, une organisation secrète liée au nouveau pouvoir socialiste...

Mon avis

Il s’appelle Roland Frémont, la trentaine, des dents blanches, une fossette en amande sur le menton (qui fait chavirer les cœurs), une chevelure abondante, rousse et flamboyante qui lui vaut le surnom de « Lion ». Il sait rougir quand il le faut pour charmer les dames, il reste en retrait juste ce qu’il faut pour qu’elles aient envie d’aller vers lui. Travailleur infatigable, dur à la tâche, il sait aussi se montrer tendre et à l’écoute. L’homme idéal ? A vous de voir….Il fume ;-( ….. et plutôt souvent… J’ai rarement vu un roman où les personnages allument sans arrêt des cigarettes et comme on est en 1936 (la loi interdisant le tabac dans les lieux publics est loin d’être passée), ils fument partout et souvent: dans les bureaux de la police, au café etc… J’avais presque l’odeur du tabac dans les narines, le brouillard cotonneux provoqué par les bouffées devant les yeux et je crains un peu….

Heureusement tout cela est resté dans le virtuel et ne m’a pas gêné dans la lecture.

On est donc en 1936, à l’époque du Front Populaire, de l’installation du gouvernement. Le Lion, originaire du Nord, est promu à Paris où on lui confie la tâche délicate d’élucider la mort d’un chauffeur de taxi.

Présenté comme cela, tout paraît assez simple. C’est sans compter les magouilles, le chantage, les vengeances et des protagonistes qui ont des choses à cacher…

On va croiser des noms qui nous rappellent des personnages illustres : Guitry, Martin Du Gard, De Gaulle etc…

On est vraiment dans l’époque et il faut reconnaître que l’atmosphère est parfaitement retranscrite, les individus ayant existé s’intercalant à merveille dans la trame du livre.

Le problème, dans ce cas là, c’est souvent de se poser des questions et de savoir ce qui est vrai ou pas. Non pas sur les rencontres, car on sait ce qu’il en est avec les êtres de papier mais plutôt sur ce qui est dit des hommes ou femmes décrits qui ont existé. Est-ce qu’ils faisaient comme ceci ou est-ce pour les besoins de l’intrigue, est-ce que leur caractère était celui-là etc… L’infatigable curieuse que je suis passe donc beaucoup de temps avec son encyclopédie pour vérifier et contrôler ce qu’elle lit. Pas du tout pour juger ce qu’évoque l’auteur mais surtout pour ma gouverne personnelle parce que « j’aime bien savoir »….

Je peux donc confirmer que la vie de Roger Salengro, telle qu’elle est présentée, colle assez bien à la réalité.

Des chapitres courts, parfois trop car les situations sont, de fait, survolées et pas assez creusées composent cet opus. De plus, on passe ainsi, très rapidement, d’un endroit à l’autre, d’un groupe de personnages à un autre. J’ai trouvé qu’au lieu de donner du rythme, cela le « cassait » car il était difficile de se fixer dans un contexte pour se retrouver dans un autre deux ou trois pages après. Cela peut donner l’impression d’une pléthore de premiers et seconds rôles, pas très fouillés sur leur côté psychologique, manquant d’étoffe et de profondeur et en parallèle embrouiller le lecteur qui a besoin d’une trame plus linéaire.

Malgré ce bémol; c’est un livre qui se lit bien car l’écriture est fluide, simple à aborder avec de nombreux dialogues qui apportent de la légèreté.


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