Blue Öyster Cult au Cirque Royal à Bruxelles, le 2 novembre 2022
BLUE ÖYSTER CULT + GAELLE BUSWEL - Cirque Royal, Bruxelles - 2022.11.02
01.That Was Me.[The Symbol Remains -2020]
02.Golden Age Of Leather. [Spectres - 1977]
03.Burnin' For You. [Fire Of Unknown Origin - 1981]
04.Harvest Moon. [Heaven Forbid - 1998]
05.The Vigil. [Mirrors - 1979]
06.Cagey Cretins. [Secret Treaties - 1974]
07.Train True (Lennie's Song) [The Symbol Remains -2020]
08.Tainted Blood. [The Symbol Remains -2020]
09.Buck's Boogie. [On Your Feet Or On Your Knees - 1975]
10.Then Came The Last Days Of May. [Blue Öyster Cult - 1972]
11.Godzilla. [Spectres - 1977]
12.Buck Dharma's Guitar Solo.
13.(Don't Fear) The Reaper. [Agents Of Fortune - 1976]
14.Hot Rails To Hell. [Tyranny & Mutation -1973]
Eric BLOOM: lead and backing vocal, guitar, keyboards.
Richie CASTELLANO: Lead and backing vocals, guitar & keyboards.
Danny MIRRANDA: backing vocals & bass guitar.
Donald 'Buck Dharma 'ROESER': lead and backing vocals, guitar.
Ils étaient passés par l'Ancienne Belgique le 18 novembre 1975 avant de faire escale à Forest National le 19 mai 1978. Et puis pfuit! plus rien, une longue traversée du désert jusqu'au 16 juin 2017 date à laquelle ils daignent à nouveau s'arrêter chez nous (quoique...), au Graspop Metal Meeting de Dessel. Pas d'autre alternative pour moi que d'aller les voir à l'étranger pendant toutes ces années de disette ostréicole. Tu t'attendais sans doute à ce que j'utilise plutôt l'expression "ces années de vaches maigres" mais tu sais que je fais toujours un petit effort de style pour mes fidèles lecteurs, dont acte.
Étant donné que nous en sommes déjà au stade des confidences, je vais te révéler d'où vient le nom Blue Öyster Cult. Sandy Pearlman, producteur, manager et parolier du groupe étant également poète à ses heures perdues, c'est donc logiquement que le patronyme émerge d'un poème que ce dernier a écrit dans les années soixante, poème qui faisait partie d'un recueil portant le titre de "Imaginos" dans lequel le groupe puisera très largement son inspiration pour composer l'album du même nom paru en 1988. Quant au tréma sur le "O" de Öyster, c'est simplement parce que les musiciens trouvaient que ça avait de la gueule. Aucune référence proche où lointaine avec l'oeuvre de Richard Wagner, très appréciée par les nazis pour lesquels on avait accusé le groupe d'avoir des sympathies (Eric Bloom,et Sandy Pearlman sont juifs!!!).
Ce groupe, précurseur du Heavy Metal, on a trop souvent tendance à l'oublier, est certainement le plus sous-estimé de sa génération
Malgré son apport à la musique. Quant on pense qu'ils étaient éligibles au Rock 'n' Roll Hall Of Fame en 1998 mais que rien n'a été concrétisé depuis, c'est franchement honteux! Voilà un band avec des textes intelligents et forts, une gamme de morceaux qui se déclinent à toutes les sauces et des riffs inoubliables qui n'arrive pas à remplir les 2.000 places du Cirque Royal. On se demande ce qui se passe dans la tête des gens supposés aimer le rock. C'est un peu comme parler de basket en disant que tu ne connais pas les Los Angeles Lakers. Blue Öyster Cult est de la même classe, incontournable! Et en plus, hier soir c'était la dernière date de la tournée européenne. On aurait pu faire un effort tout de même. D'ailleurs, dans la file, en attendant l'ouverture des portes, on entendait plus parler anglais et allemand que français et flamand, c'est révélateur.
Étant donné que je suis parmi les dix premiers détenteurs de tickets à entrer dans la salle, je me retrouve stratégiquement placé au premier rang, confortablement accoudé aux barrières de sécurité. J'ai choisi de me positionner juste en face du pied de micro d'Eric Bloom. Plus qu'une bonne heure à patienter. Juste le temps de partager quelques souvenirs avec un couple venu expressément de Cologne pour le concert. Il est 20h45 : c'est parti! En intro, la sono diffuse la B.O. du film "Blade Runner" (End Titles). On attaque avec "That Was Me" un titre du dernier album dont nous entendrons deux autres extraits pendant la soirée. Tout est bien en place, parfaitement rodé et et rien ne viendra jamais perturber la machinerie parfaitement huilée de l'huitre bleue qui, d'emblée nous offre un titre extraordinaire avec " Golden Age Of Leather " tiré de l'album " Spectres " et son début a capella harmonique à quatre voix d'une perfection absolue. Là, si tu n'avais pas encore compris, on joue dans la cour des grands, ils savent tous chanter les bougres, on est à des années lumières des grogneurs-beuglards modernes pour qui le chant n'est qu'une vague notion dont ils n'ont même pas idée (chouette, je viens encore de me faire des potes au sourire absent, commissures des lèvres vers le bas obligatoires.)
Direction: l'inquiétant "The Vigil" extrait de l'album "Mirrors" qui avait un peu désarçonné certains fans à l'époque, tout comme le très beau "Cultusaurus Erectus" d'ailleurs. Et puis, tout à coup, le morceau à peine terminé, le concert s'arrête. Buck Dharma nous annonce qu'un spectateur du parterre vient de s'écrouler, victime d'une crise cardiaque. On attend une ambulance. Fort heureusement, un de nos voisins qui connaît les gestes qui sauvent pratique déjà un massage cardiaque qui sauvera la vie à l'infortuné. Les secours prennent rapidement le relais, applaudis par le public. The show must go on. Retour au concert après ce break forcé d'une vingtaine de minutes qui vous donne des frissons.
"Train Train" dont le refrain n'est pas sans rappeler le rythme de " 7 Screaming Diz-busters " va relancer l'ambiance mais c'est "Buck's Boogie" qui, joué pour la première fois de la tournée nous déclare l'énigmatique Eric Bloom que je n'arrive pas à quitter des yeux, va faire monter la salle en température. Contrairement à d'autres adeptes des soli de guitare qui adorent s'écouter parcourir le manche à la vitesse supersonique de leurs doigts qui revisitent les gammes, le jeu de Buck est d'une efficacité et d'une beauté incroyable. Il ne tombe jamais dans la démonstration. Ce morceau de bravoure instrumental le place au niveau des tous grands guitaristes mais on n'en parle jamais. Encore hésitants? "Then Came The Last Days Of May" qu'il partage avec Richie Catellano, lui laissant tout le loisir de s'exprimer, achèvera de vous convaincre.
Blue Öyster Cult terminera cet excellent concert avec les deux succès mondiaux que sont "(Don't Fear) The Reaper" et "Godzilla" dont le célèbre "Go-Go-Godzilla" est repris en choeur par un public ravi. C'est avec "Hot Rails To Hell" que nos quittons les New Yorkais, qui repartent au pays de l'oncle Sam pour y poursuivre "On Tour Forever - 50th Anniversary". Hé les gars, ne restez plus aussi longtemps avant de revenir nous voir, le temps passe vite sur la terre...
"Raise your can of beer on high
And seal your fate forever
Our best years have past us by
The golden age of leather."