Je voudrais t’aimer
comme on aime Dieu
avec le regard levé vers le bleu,
avec les cierges un à un allumés,
un tapis d’étoiles pour le sommeil.
Je voudrais te supplier, t’appeler,
te couvrir de pardons.
Je voudrais t’aimer,
couchée sur le miroir des autels.
Dans l’herbe retournée au mystère,
couche-moi, berce-moi,
pénètre-moi, sans fin, sans espoir.
Chante pour moi,
chante pour adoucir l’instant.
Profondes sont les feuilles,
recouvre-moi, oublie…
Profond est le sommeil,
cache-moi dans ton âme flottante.
Mon corps aux sept cicatrices,
n’est-il pas las des réveils nauséeux
dans des chambres stériles ?
N’est-il pas las de la promiscuité
des hôpitaux ?
Ce sourire qui vient du ventre,
à peine esquissé,
me transforme,
me bouleverse.
Mon âme grésille.
Parle-moi !
Quelques mots, seulement,
pour croire en tes divinités.
Dis-leur que ma foi est fragile
et mes Saints de plâtre
si dérisoires.
Abandonnons la peur
aux bêtes affamées.
Anne-Marie Derèse
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