Avec l’éco-construction, les matériaux naturels anciennement utilisés pour la fabrication des maisons redeviennent à la mode. C’est le cas de la paille. De plus en plus d’architectes redécouvrent ce matériau aux nombreux avantages face auquel les constructeurs ont longtemps préféré le béton et l’acier. D’aspect fragile, la paille peut ne pas aspirer confiance au premier abord. Pourtant la construction en végétaux existe depuis des millénaires. Avant l’apogée de l’industrialisation et de ses produits transformés, les constructions à base de paille étaient nombreuses, insonorisées, peu chères et sont restées plusieurs dizaines d’années sur pied.
Aujourd’hui, les bâtisseurs qui utilisent cet élément – sous-produit d’une culture élevée en grande quantité, facile et rapide à mettre en œuvre – font preuve d’une grande imagination. Mais tous leurs bâtiments s’inspirent d’au moins l’une des deux techniques officielles : celle que l’on appelle la Nebraska modernisée et celle dite à ossature de bois.
La première consiste à empiler des ballots de paille en quinconce, sans aucune ossature. Pour éviter les mouvements, des tiges de bois, de bambous ou de métal les maintiennent. Celle-ci est la plus ancienne mais aussi la plus économique des deux. Mais si elle est très rapide à mettre en place, elle ne permet pas une architecture compliquée. Avec cette technique, pas plus d’un étage au maximum pour éviter de compresser la paille.
Seconde solution (ci-dessus) et de loin la plus utilisée : la technique « ossature bois ». A partir d’une armature en bois, la paille est posée en colonne entre les poteaux, dans des cellules ou en ligne dans une double ossature. Mais il est aussi possible aussi d’utiliser la technique Nebraska avec une armature des deux côtés des murs de paille.
Reste alors à enduire la paille soit d’enduits appliqués (en terre ou chaux), soit de mortier coulé dans des coffrages temporaires.