Lire cette correspondance entre les deux écrivaines provoque d’abord un certain décalage : elles sont datées d’avril 2020 à octobre 2021, temps étranges de confinements, couvre-feux, pandémie… Et la question du temps y est obsédante. Mais c’est aussi l’échange entre deux autrices dont les préoccupations se répondent : quels romans pour notre époque, quels personnages, les nommer ou pas. Les noms occupent d’ailleurs une grande place : ils disent les origines, les particularités (notamment la prononciation). Les villes, les forêts bien sûr, l’océan. Et la littérature. J’y apprends beaucoup de Perceval, par exemple.
Et, refermant le livre, je m’inquiète : après le Covid et ses conséquences, la forêt refuge n’a-t-elle pas brûlé cet été ?