Pépite ...

Publié le 03 novembre 2022 par Alexcessif


...d'un écorché vif inapte au bonheur victime de la poésie et des mots

Ma drôle de Valentine, toi, amère, magique, louche, tu avais un goût d'acier tendre, moi un flingue froid dans la bouche. Suffit de pas tirer pour s'entendre, suffit d'se frotter pour apprendre l'amour et ses millions de couches. On s'est couché pour comprendre, de la terre au ciel, du cœur au ventre. 
Si on peut dire l'amour toujours, on peut baiser l'éternité.
Ma drôle de Caroline, ma victoire et ma ruine, mon amie de la nuit, mon intime ennemie au regard étoilée, ma source au goût amer, ma vie vue de la mer, mon inverse astronaute, sous le volcan des autres j'me souviens j'étais fou. D'ailleurs j'me souviens de tout, qu'on s'aimait surtout. Ce que dévorait ma paresse tu me l'a pris pour me l'offrir, me donner le don de souffrir, tu m'as forcé à la faiblesse d'aimer l'amour à en mourir, sous tes douloureuses caresses, la cruauté de ta tendresse. Et tu endormais le sommeil, et tu réchauffais le soleil, et m'apprenais par cœur l'oubli. Lequel de nous deux s'est enfui de l'autre?
Un de ces jours, j'ai compris qu'il faut d'abord s'aimer soi même pour faire l'amour à la vie.

Ma drôle de cocaïne, ma pensée ma blessure, mon absente qui dure endormie sous les ruines de rêves réservés, ma rose, mon épine et mon intense amour, mon cœur gros mon cœur lourd de tant de temps passé. Je n'ai rien déserté, je me souviens de tout, tu sais. Surtout qu'on s'aimait.
Philippe Léotard, "Ma drôle de Caroline"